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Conférence à propos de: Français Libres et Républicains espagnols contre le nazisme

Notre présentation de l’ouvrage : Les Français libres et les Républicains espagnols contre le nazisme a eu lieu finalement dans la salle du conseil de Paris. Salle magnifique, majestueuse, toute vêtue de bois, au cœur du bâtiment historique de l’Hôtel de Ville de Paris, elle est le symbole du débat démocratique, ponctué par une superbe cloche qui distribue la parole et la reprend pour la partager.

Le public est venu nombreux, nous pouvons affirmer que la quasi-totalité des sièges des conseillers de Paris furent occupés par une assemblée cordiale et attentive aux différentes interventions. 

Le pourquoi avons-nous choisi de ré-éditer les 2 volumes des carnets du capitaine Raymond Dronne :

Ces carnets ont valeur de témoignages jamais contredits par les protagonistes eux-mêmes. Pourtant ceux-ci, avec leurs caractères bien trempés comme le disait le général Leclerc, n’auraient pas manqué de protester à la moindre falsification de l’histoire.

Le capitaine Dronne nous livre un récit qui mêle des hommes de nationalités diverses, de religions et d’opinion politiques différentes, qui en temps de paix n’avaient rien pour se rencontrer et qui dans ces circonstances ont lutté coude à coude pour la Liberté et contre le fascisme.

Une incroyable épopée.

Ces carnets sont augmentés d’une troisième partie sur la mémoire de la Nueve et son cheminement jusqu’à nous. Les faits d’arme de cette compagnie ont toujours été transmis et relatés par leurs pairs et par ceux qui les ont côtoyés.

À un moment où les questions mémorielles envahissent l’espace médiatique et politique, revenir sur les documents primaires n’est pas inutile : quelquefois, des libertés ont été prises avec la réalité établie pourtant par plusieurs témoignages concordants. Et se replonger dans des documents de première main n’est jamais inutile.

Pour accompagner ce livre d’histoire, très particulier nous avons choisi d’expliquer La Nueve à travers l’épopée de la 2e DB, cette unité si atypique qui défraya la chronique militaire durant la Seconde Guerre mondiale.

Nous avons sollicité le concours sympathique de cinq intervenants et amis de la Nueve. Ils ont ceci en commun, même si leurs parcours respectifs peuvent parfois paraître diamétralement opposés, c’est que l’on peut les reconnaître tous les cinq dans cette phrase de Jean-Jaurès :

« Le courage c’est de rechercher la vérité et de la dire ».

Tout comme ces combattants de la France libre, réunis par le combat antinazi, nous sommes, dans cette présentation, un parfait exemple de personnes dont la rencontre était impensable, et pourtant la passion de l’histoire et de la vérité en a décidé tout autrement.

Il nous parait important de présenter chacun d’eux

Pour commencer, nous avons posé la question :

Qu’est-ce que la 2e Division Blindée ?

À celui qui était le mieux placé pour y répondre, puisque militaire haut gradé et président de l’association qui porte le nom de cette division :

Le Général Jean-Paul Michel :

Intervention du Général Michel sur la 2e DB
Intervention du Général Michel sur la 2e DB

Après une formation de sous-officier, et un périple de formation dans plusieurs écoles militaires prestigieuses, il choisit les Blindés, gravit les grades militaires en campagne, jusqu’à celui de général,  ………

Enfin après avoir parcouru une bonne partie du monde, et accumulé de nombreuses décorations et distinctions il devient président de l’Association des Anciens de la 2ème DB, et président de la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque, le 9 mai 2020, jusqu’à la fin de l’année 2024.  

Durant le temps de sa présidence, il publie de nombreux articles et éditoriaux sur la revue Caravane (revue de l’Association des Anciens de la 2ème DB)

Il anime beaucoup de conférences auprès des jeunes générations et autre public, et sa passion de l’histoire, notamment autour de la 2e DB, l’amène à publier :

  • Le général Dio, le connétable de Leclerc 1940-1946, en collaboration avec Monique Brouillet Seefried, Bernard Giovanan, 2022, Ed. Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque.
  • Et très important, pour occuper votre retraite et ne pas perdre le fil de l’histoire, vous travaillez aujourd‘hui sur une biographie du colonel français Joseph Putz, Héros français remarqué de la guerre de 1914-1918, héros de la guerre civile espagnole et héros, aussi, de la campagne de Tunisie. L’officier le plus admiré et respecté par la majorité des Espagnols

Vous pouvez suivre le support diaporama de son intervention dans les documents attenants à cet article, ci-dessous

 

En second lieu, il nous fallait resituer le rôle de la colonne Dronne (première à entrer dans Paris le 24 août 1944, dans le contexte du mouvement de libération de la capitale. Notre conférencière toute indiquée est évidemment la Directrice du musée de la Libération de Paris- musée du général Leclerc-musée Jean Moulin. Sylvie Zaidman

Sylvie Zaidman dans le rond et malade
Sylvie Zaidman dans le rond et malade

Elle va répondre à la question :

La libération de Paris et sa mémoire

 

Docteure en histoire et conservatrice générale du patrimoine, elle a notamment travaillé sur les traces matérielles de la Résistance (inscriptions, documents, archives, témoignages écrits et audiovisuels, photographies …) ainsi que sur l’exode de 1940 et son écho dans les mémoires.

 

Elle se présente elle-même ainsi : « J’ai eu la chance, étant adolescente, de rencontrer des témoins de la guerre civile espagnole et de la Résistance. Grâce à eux, j’ai découvert un autre récit des événements, des engagements, des espoirs et des souffrances d’hommes et de femmes, des histoires individuelles et collectives, qui s’entremêlaient avec l’Histoire « avec un grand H » telle qu’on l’enseigne. »

S’offre à elle, alors, une autre histoire, celle dont les manuels scolaires et les officiels ne parlent jamais. C’est ainsi que naît sa passion pour la recherche et la transmission. Toutes ses études vont la mener à ce but : rechercher les détails de l’histoire auprès des témoins et les révéler.

Depuis 2017, à la tête du musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, elle régale le public d’anecdotes inconnues, d’expositions surprenantes et d’analyses hors des sentiers battus à propos de faits authentiques se rapportant à cette période, afin d’ancrer dans la mémoire populaire les épisodes historiques se rapportant à la Libération de Paris, au Général Leclerc et à Jean-Moulin dans les actions qu’ils ont menées contre le nazisme.

Avec de nombreuses conférences et articles à son actif pour la transmission de la mémoire historique, elle est co-auteur des ouvrages :

  • La Résistance en Seine-Saint-Denis, 1940-1944 avec Joël Clesse,1994, Ed. Syros.
  • Graffiti de résistants, sur les murs du fort de Romainville, 1940-1944 avec Joël Clesse, Thomas Fontaine. 2012, Ed. Libel
  • Les Parisiens dans l’exode avec Hanna Diamond, 2020, Musée de la Libération de Paris-Musée du général Leclerc-Musée Jean Moulin. Paris.

Et toujours elle développe un sens du collectif, elle considère chaque projet qui l’anime comme une aventure collective avec l’ensemble de ses collaborateurs et tous ceux avec lesquels elle construit l’histoire pour demain, pour les générations futures.

 

En troisième partie, il nous a semblé important, puisque nous étions en plein Paris, de placer le rôle des Républicains espagnols à leur juste mesure. Ces hommes qui se sont battus depuis le 19 juillet 1936 jusqu’au 5 mai 1945, contre le fascisme et le nazisme et n’ont jamais cessé leur combat contre le franquisme, ont besoin juste de la reconnaissance de leurs actes. Que ça, mais tout ça !

Alors c’est Carmen Góngora-Blanc, qui nous explique :

Carmen Blanc qui attend son tour de parole
Carmen Blanc qui attend son tour de parole

La colonne Dronne, 24-26 août, Mythe et réalité de la Nueve

Titulaire d’une licence et d’un DEA d’Histoire, Université de Saint-Quentin-en-Yvelines, membre d’honneur et représentante en France de l’Asociación Historico-Cultural La Nueve de Madrid.

Pour Carmen, l’histoire de sa famille va percuter l’Histoire : en 2015, car elle apprend que son grand-père, appartenait à la Nueve, et avait combattu le nazisme au sein de la 2e DB . Elle est la petite-fille du sergent-chef José Góngora Zubieta, membre de l’équipage du Half-track Guadalajara, arrivé par la Porte d’Italie à l’Hôtel de Ville, le 24 août 1944.

 

C’est pour elle, une double émotion, comme petite-fille d’un « héros » de la Seconde Guerre mondiale et comme chercheuse. C’est une vraie aubaine, un sujet en or dans lequel elle plonge corps et âme. D’abord le parcours de son grand-père, puis celui de ses compagnons d’armes, ……

Elle effectue des recherches sur la Nueve et plus particulièrement sur ses effectifs à travers les archives militaires.

Avec un pied de chaque côté des Pyrénées, car possédant les nationalités française et espagnole, elle s’immerge dans ces recherches qui en amènent toujours d’autres. Elle présente ainsi sa folle course : « Tel le Boléro de Ravel, resituer mon grand-père dans le contexte plus large de la Nueve, en m’intéressant à ses compagnons d’armes, par les archives de la Défense, à Vincennes complétées ensuite par d’autres sources…… »

Son travail l’amène à publier avec un collectif de chercheurs :

  • Miguel Campos Delgado, Héroe y mito de la Nueve, Carmen Góngora Expert, Fabián Hernández Romero, Aarón León Alvarez et Octavio Rodriguez Delgado, éd. Le Canarien, 2022
  • Et un opuscule sur votre grand-père :

Un hombre de la Nueve, José Góngora Zubieta, in La Nueve, Republicanos españoles en la Segunda Guerra Mundial, Cuadernos de Historia Militar 7, Desperta Ferro Ediciones, mai 2023

Que dire d’elle, sinon qu’elle est une fidèle compagne de route de notre association. Qu’elle abat un travail titanesque de recherches, pour trouver la vérité sur le parcours de chaque soldat de la Nueve. Sans elle, nous en serions encore aux mythes de l’histoire officielle.

Car envers et contre tout, elle avance dans ses travaux, une quête sans fin qui l’entraîne d’un document à un autre, d’un nom à un autre, pour trouver le véritable cheminement de l’histoire. Elle fait fi des honneurs, pour se rapprocher de ce qui fut et qui se suffit largement pour ancrer ces hommes dans l’Histoire.

 

La campagne d’Alsace de la Nueve

La Nueve et la colonne Dronne, tout un symbole politique à la Libération de Paris, mais la campagne d’Alsace, qui est moins évoquée a vu ses rangs se clairsemer et la Nueve devenir Franco-espagnole.

C’est notre ami et historien, Robert Coale, qui va l’évoquer, car c’est le reflet de son travail universitaire.

Robert Coale à son aise avecLa Nueve dans la campagne d'Alsace
Robert Coale à son aise avec La Nueve dans la campagne d’Alsace

Professeur des universités, département des Langues étrangères appliquées à l’université Rouen- Normandie, spécialiste de la brigade Lincoln et de la Nueve.

Un jour, il y a une trentaine d’années, il est parti à Madrid pour améliorer son espagnol et il n’a jamais regardé en arrière.

En 1996, il participe activement, à Madrid, à l’hommage rendu aux Brigades internationales, à l’occasion du 60e anniversaire de la guerre et c’est ainsi que débute sa relation avec l’ALBA (The Abraham Lincoln Brigade Archives) dont il est devenu le modérateur du site.

Évidemment Robert s’ intéresse à cette brigade composée d’Américains, qui vinrent laisser leur vie pour défendre leurs convictions sur la terre espagnole. Puis l’histoire de la Nueve s’est imposée à lui, incontournable. Elle a été faite de rencontre avec les hommes de la Nueve et avec leurs descendants.

Il a publié de nombreuses contributions

  • Dans les revues : Hispanistica XX, Pandora,
  • Publication d’un ouvrage : Résistance(s) avec Nathalie Ludec,
  • Et de nombreux chapitres d’ouvrages sur les volontaires en Espagne, les rouges espagnols et cela en divers idiomes : castillan, anglais, français……

 

Robert est également notre compagnon depuis le début de l’aventure de notre association. Il est présent tous les 24 août, Il nous rejoint dès que son emploi du temps le lui permet et toujours avec le sourire, le verbe amical et rieur, il nous raconte sur un ton désinvolte avec son bel accent d’états-unien, ses découvertes historiques, ses analyses, à partir de photos, de documents ou/et de rencontres………

Américain, il retourne occasionnellement aux États-Unis pour ne pas perdre ses origines. Mais là avec lui nous irons en Alsace car c’est bien dans cette région que la Nueve a le plus perdu d’hommes.

Pourquoi cette réédition des Carnets du Capitaine Dronne ? Pourquoi ce chapitre sur la mémoire de la « Nueve » de 1944 à nos jours ?

Le but de la troisième partie de cet ouvrage. Découvrir que la mémoire de la « Nueve », et plus globalement celle des républicains espagnols engagés dans la seconde guerre mondiale n’a jamais été oubliée par les réfugiés espagnols de 1939. D’autant que pour eux la victoire du 8 Mai 1945 a un goût amer.

Cette mémoire a toujours existé. Insuffisamment partagée, certainement !

On le verra de nombreuses contributions ont permis qu’elle vienne jusqu’à nous.

Et bien modestement, nous faisons en sorte qu’elle continue de se diffuser.

Notre dernier conférencier : Aimable Marcellan

Aimable Marcellan à la tribune
Aimable Marcellan à la tribune

Membre fondateur de l’association 24 08 1944, secrétaire, auteur de la 3e partie de l’ouvrage. Pas d’université ni de diplôme particulier, mais un parcours sur les traces de son père et des aînés de sa famille. Depuis l’enfance, Aimable se berce dans le mouvement anarchiste et anarcho-syndicaliste espagnol, porté par ses parents comme un héritage précieux pour l’histoire et l’avenir des humains.

C’est dire si toutes les actions et projets de l’association 24 Août 1944 sont imprégnés de sa volonté de transmission de cette mémoire faite d’engagements et de partages.

 

Après cette présentation, vous pouvez lire les interventions de chaque conférencier dans les documents ci-dessous. Il nous a semblé important de pouvoir les publier afin que chacun puisse se replonger à sa guise dans l’Histoire de la 2e DB et celle de la Nueve en campagne. Et que chacun mesure l’importance des actes et des engagements de ces combattants, au point d’en avoir fait cheminer la mémoire jusqu’à nous pour que nous puissions la transmettre à notre tour aux nouvelles générations. Elle a servi et servira encore à savoir quel monde nous voulons laisser à nos descendants : celui de la fraternité, du partage et la dignité.

Le 10 décembre 1957 à Stockholm Lors de son discours de remise du prix Nobel de littérature, Albert Camus a dit : « La vérité est mystérieuse, fuyante, toujours à conquérir. La liberté est dangereuse, dure à vivre autant qu’exaltante. Nous devons marcher vers ces deux buts. »

Efforçons-nous de suivre sa trace!

Salle conseil de Paris ensemble
Salle conseil de Paris ensemble
Aimable Marcellan à la tribune
Aimable Marcellan à la tribune
Robert Coale à son aise avecLa Nueve dans la campagne d'Alsace
Robert Coale à son aise avecLa Nueve dans la campagne d’Alsace
Carmen Blanc qui attend son tour de parole
Carmen Blanc qui attend son tour de parole
Sylvie Zaidman dans le rond et malade
Sylvie Zaidman dans le rond et malade
Intervention du Général Michel sur la 2e DB
Intervention du Général Michel sur la 2e DB
14 janvier 2025 Salle du conseil de Paris
14 janvier 2025 Salle du conseil de Paris
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