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Auteur/autrice : 24 aout 1944

L’exposition Philippe Gaussot à La Corogne (Espagne)

« O Concello da Coruña e a Asociación 24-Août-1944 presentan a exposición de Philippe Gaussot do 16 de Febreiro ao 7 de Maio de 2023. Terá lugar nun espazo emblemático, a casa da familia Casares Quiroga ».
« El Ayuntamiento de A Coruña y la Asociación 24-Août-1944 presentan la exposición de Philippe Gaussot del 16 de Febrero al 7 de Mayo de 2023. Tendrá lugar en un espacio emblemático, la casa de la familia Casares Quiroga »

Au revoir Pierrette

Elle a porté la mémoire de son compagnon décédé;

José faisait parti du Kommando César (de César Orquin). À ce titre, elle a parcouru les lieux où ce kommando avait été envoyé travailler par les nazis. Sa volonté était de marquer auprès de la jeunesse et des populations la présence sur cette terre des Républicains espagnols. Elle s’employait à raconter leurs souffrances mais aussi et surtout leur courage, et leur volonté de rester debout!

À Vöcklabruck, elle raconta l’extraordinaire évasion de Agustin Santos, Juan Adelantado et de Francisco lopez Bermudez.

À Ternberg, le travail mais aussi comment ils ont réussi à organiser  le dimanche,des matches de foot, de boxe… Les horreurs commises par El Rubio sur le chantier de la route qui devait relier le camp de Mauthausen à Stragenbaü, où le Kommando est affecté.

À Redl-Zipf, elle conta l’odeur de la Liberté, parasitée par la violence des derniers soubresauts nazis.

Elle a suivi pas à pas , les traces de son compagnon pour que personne n’oublie ce que fut la déportation et en particuliers celle des Républicains espagnols, ennemis de toutes les dictatures.

Le 5 mai 2015, Pierrette était avec nous pour un hommage  au monument de la FEDIP aux Espagnols morts pour la Liberté, au cimetière du Père Lachaise à Paris. Toujours présente, vigile de la mémoire, elle savait tout en douceur et gentillesse nous restituer ce passé pour mieux envisager l’avenir.

Repose tranquillement Pierrette, après tout ce chemin parcouru jusqu’à nous.

 

Rappel Projection: Les guerilleros du val D’Aran de Jorge Amat (107’/ 2015)

L’invasion du Val d’Aran, connue sous le nom de code Operación Reconquista de España(« Opération Reconquête de l’Espagne »)

Après la libération de la région de Toulouse (20-25 août 1944), les guérilleros espagnols, dispersés dans les diverses formations de maquisards du Sud-Ouest de la France, sont rassemblés le long de la frontière des Pyrénées, par la UNE (Unión Nacional Española), organe de recrutement et de pression sur les exilés espagnols.

Début octobre 1944, 7 500 d’entre eux pénétreront en territoire espagnol, au Val d’Aran (haute vallée de la Garonne). C’est un échec annoncé, qui fait beaucoup de morts et laisse un sentiment d’abandon et de trahison.

Ce film retrace la dernière tentative de ces Républicains espagnols de renverser le régime de Franco, frontalement par les armes.

La projection sera suivie d’un débat avec le réalisateur Jorge Amat

Le mercredi 01 février  à 19h

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas

75019 Paris

Entrée gratuite

L’Association 24 Aout 1944 à Cherbourg

Les hommes de la Nueve
Exposition proposée par l’association « 24 août 1944 »
Du lundi 6 au samedi 11 février – Centre Leclerc – Tourlaville Exposition de portraits des hommes de la Nueve. Une vingtaine de portraits
originaux des combattants de la Nueve, (9e compagnie de la 2e DB-Leclerc).
Réalisés par le peintre Juan Chica-Ventura d’après les photos retrouvées.

Les Espagnols antifascistes à travers le crayon
Du lundi 6 au samedi 11 février – Centre Leclerc – Tourlaville
Planches de quelques créateurs connus, comme Bruno Loth ou Carlos
Gimenez, qui ont choisi la Bande Dessinée pour s’exprimer. Les uns pour
entrer dans l’Histoire avec les lecteurs, les autres pour conter de manière
plus intime quelques épisodes particuliers de cette période.
L’utopie en exil 1936-2019 : l’exposition retrace cette période qui
va de la guerre civile à nos jours.

Lundi 06 février à 18h30 – Projection – débat – Salle Paul Eluard
« Je te donne ma parole », de Quino Gonzalez – documentaire (52 mn)
Témoignages d’hommes et de femmes qui ont lutté contre le fascisme pendant la guerre d’Espagne, sont passés par les camps d’internement français, ont participé activement à la libération de la France, ont lutté pour survivre dans les camps d’extermination allemands et ont dû reconstruire leur vie dans un exil sans retour.
Accès libre et gratuit

Portraits de femmes: l’Autre Lieu – L’Autre Bar – Espace René Lebas
Mercredi 8 février : 18h30 – 21h – Visite commentée de l’exposition
– L’avènement de la Seconde République espagnole impulse l’émancipation des femmes. Elles obtiennent le droit de vote dès 1931, au divorce en 1932 et à l’avortement en 1936. Cette exposition de portraits du peintre Juan Chica-Ventura évoque leur rôle dans la révolution espagnole et dans le combat contre le fascisme.
Accès libre et gratuit

Les « héritiers de la mémoire » héritent de La Nueve

Attentifs, ils ont écouté le récit de la trajectoire de ces hommes, venus de l’étranger pour défendre la Liberté, et par extension la France. Leur professeure Madame Hélène Thiery a beaucoup sollicité les explications de Juan, non seulement sur les faits historiques mais aussi sur la réalisation proprement dite de la peinture: démarches administratives, techniques employées, temps de réalisation, motivations de l’artiste…

De notre côté, nous avons évoqué le nom de Raymond Dronne, capitaine en charge du commandement de La Nueve, et incontournable personnage de cette légendaire épopée.

Nous espérons une suite amicale à cette rencontre tant pour le monument éphémère qui doit être érigé par les lycéens à Cahors que pour la remise du prix et la projection du documentaire le 25 mai 2023.

En attendant nous vous invitons à lire l’article que le groupe a réussi a obtenir dans la presse locale. https://medialot.fr/cahors-heritiers-de-memoire-une-experience-hors-du-commun-pour-les-lyceens-de-clement-marot/

Mémoires Itinérantes Memorias Itinerantes

La CNT de la ville de Gijon (Asturies Espagne) expose jusqu’au 21 février 2023 dans ses locaux:

Casa’l Pueblu

de la CNT de Xixón

Calle /Llanes 11, Baxu

Les 15 panneaux de notre exposition Les républicains espagnols pour témoins

Ne manquez pas cette exposition réalisée par nos amis de Gijon.

 

La CNT de la ciudad de Gijón (Asturias, España) expone hasta el 21 de febrero de 2023 en sus instalaciones:
Casa’l Pueblu
de la CNT de Xixón
Calle /Llanes 11, Baxu
Los 15 paneles de nuestra exposición Los republicanos españoles como testigos
No te pierdas esta exposición organizada por nuestros amigos de Gijón.

Projection/débat: ESTOS MUROS

Ces murs. Le Travail forcé pendant la dictature de Franco. À partir de la découverte fortuite de ruines près d’une voie ferrée, le cinéaste Alberto Pascual entreprend une enquête qui révèle un des épisodes les plus sombres du passé de l’Espagne : le système de travail forcé mis en place sous la dictature franquiste pour la construction d’infrastructures publiques et privées. Dans un village près de Madrid, des enfants découvrent un poème sur un mur en ruine. Les vers montrent comment les prisonniers républicains ont été utilisés comme main-d’œuvre forcée pendant la dictature de Franco.

Ces murs aujourd’hui en ruines, entourés de mystère, ne sont pas ceux d’un château célèbre ni ceux d’un monastère. Ils n’ont ni renommée ni gloire ni souvenir de leur histoire. Mais ils sont un témoin éloquent et évoquent en silence les durs temps vécus pendant la construction de ce pont.

 

La projection sera suivie d’un débat avec le réalisateur Alberto Pascual Rodríguez

 

Le jeudi 25 JANVIER 2024 à 19h

Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes

2/4 rue des Lilas

75019 Paris

Entrée gratuite

 

POLITIQUE D’ACCUEIL Edouard DALADIER / Albert SARRAUT

POLITIQUE Edouard DALADIER / Albert SARRAUT.

Si les divisions et les tensions qui depuis 1936 secouent la France perdurent, il est à noter que le sentiment de rejet des étrangers indésirables traverse toutes les tendances politiques, de droite comme de gauche.  C’est dans cette atmosphère de restriction et de rejet des étrangers que se présentent plus d’un demi-million d’Espagnols en février 1939. Loin de l’espoir d’une France accueillante et fraternelle, ils vont subir de plein fouet les mesures de contrôle, d’enfermement, de chantage de reconduite à la frontière voire parfois de refoulement.

 

Politique d’accueil menée par les différents gouvernements qui ont jalonné cette période.

On peut globalement définir trois périodes :

  • 1936 : plutôt tolérante même si, à peine 3 mois après le coup d’Etat, la politique d’accueil du gouvernement Blum devient plus restrictive, n’offrant l’asile qu’aux enfants et aux personnes porteuses d’un passeport muni d’un visa des autorités consulaires françaises, tandis que la surveillance de la frontière est renforcée.
  • 1937 : premières mesures plus restrictives dans le cadre d’une politique sécuritaire, de restriction dans l’accueil des étrangers et de réduction des coûts. En septembre, Max Dormoy, ministre de l’Intérieur, parlant des 50 000 Espagnols en France déclare : « J’ai décidé de les mettre en demeure de quitter notre territoire», excepté les enfants, les malades et les blessés. Le 27 novembre, il précise qu’au regard des hommes valides, seuls les résidents bénéficiant de ressources suffisantes sans occuper d’emploi sont autorisés à rester.
  • Le 10 avril 1938, avec le retour du radical-socialiste Edouard Daladier à la présidence du conseil, c’est le tournant. Mesures xénophobes et rejet de l’accueil des étrangers vont se succéder. Au travers d’une série de mesures législatives, un arsenal répressif destiné à contrôler, surveiller et punir les étrangers est mis en place. La France, terre d’asile, n’existe plus.
  1. Sarraut, ministre de l’Intérieur, préconise une action méthodique pour débarrasser la France des éléments indésirables trop nombreux qui y circulent.
  • Le 2 mai 1938, un décret sur la « police des étrangers » rappelle la distinction à faire entre les bons et les mauvais étrangers indignent de vivre en France. Pour parfaire les contrôles, les Français qui hébergent des étrangers, sont tenus de les déclarer faute de quoi ils seront poursuivis en justice.
  • Le 12 novembre 1938, alors que le gouvernement se déclare satisfait des résultats de sa politique, 2 nouveaux décrets destinés à renforcer les mesures prises en mai, sont pris :
  • l’un relatif aux brigades de « gendarmerie-frontière» ;
  • l’autre relatif à la discrimination à effectuer entre les étrangers acceptables et les indésirables qu’il s’agit d’éradiquer. À cette fin, de nouvelles règles concernant le mariage des étrangers et l’acquisition de la nationalité sont édictées, la déchéance de la nationalité facilitée… (de nouveau, ces mesures ont quelques relents actuels) Pour les « indésirables» dans l’impossibilité de trouver un pays d’accueil, des centres spéciaux sont créés. L’assignation à résidence prévue en mai étant jugée trop laxiste. Le 21 janvier 1939, Le «1er centre spécial» réservé aux femmes est créé à Rieucros, en Lozère.

 

Dans ce véritable régime de rejet instauré par A. Sarraut, le préfet des Pyrénées orientales, Raul Didkowski appliquant à la lettre les nouvelles directives, interdit les collectes, meeting, manifestations et menace ceux qui hébergeraient un réfugié sans le déclarer d’un emprisonnement doublé d’une amende. Il est impossible de louer une salle pour se réunir, les locaux des organisations sont perquisitionnés… L’instauration de ce climat de xénophobie dont l’objectif prioritaire continue à être de préserver la paix sociale, reste de se débarrasser par tous les moyens de ces hôtes encombrants.

 

Le lendemain de la prise de Barcelone, le 27 janvier 1939, la France entrouvre sa frontière mais les ordres d’A. Sarraut sont clairs : « C’est simple : les femmes, les enfants, les blessés et les vieillards, on les accueille. Les hommes en âge de porter les armes, on les refoule.»

Malgré les déclarations officielles qui assurent que tout est prêt pour les recevoir, tout fait défaut. Seules efficiences, l’ordre et la sécurité pour lesquels rien n’a été négligé. L’accueil n’a rien de fraternel. Les réfugiés, véritables parias, sont traités en ennemis par les autorités. Toute la zone frontalière, déclarée zone militaire est sous contrôle.

Cette situation ne se modifiera qu’avec l’approche de la guerre où la manne que représentent ces milliers de réfugiés pour l’économie du pays et pour les besoins militaires sera considérée.

 

Toutefois, après le pacte germano-soviétique, de nouvelles mesures sont prises :

  • Le 1er septembre 1939 est publié un nouveau décret confirmant la circulaire du 30 août 1939 prévoyant, en cas de conflit armé, « le rassemblement dans des centres spéciaux de tous les étrangers de sexe masculin ressortissant de territoires appartenant à l’ennemi » âgés de 17 à 50 ans. Ainsi, alors que la guerre contre l’Allemagne nazie est imminente, les premiers visés sont les antifascistes allemands.
  • Le 5 septembre 39, un communiqué leur demande de rejoindre immédiatement les centres de rassemblement puis, le 14 septembre 39, un nouveau communiqué, diffusé par la presse et la radio, convoque à leur tour les hommes de 50 à 65 ans.
  • Le décret du 18 novembre 1939, accentue encore la répression car il prévoit : « Les individus dangereux pour la défense nationale ou pour la sécurité publique peuvent, sur décision du préfet, être éloignés par l’autorité militaire des lieux où ils résident et, en cas de nécessité, être astreints à résider dans un centre désigné par décision du ministre de la Défense nationale et de la Guerre et du ministre de l’Intérieur ».

 

Ces mesures sont aggravées par la circulaire d’application du 14 décembre 1939 d’Albert Sarraut adressée aux préfets qui stipule que : « L’extrémiste qui, par ses conseils et ses tracts, s’efforce de rompre dans les usines le moral robuste des travailleurs, l’alarmiste des cénacles ou des salons qui jette sur ses auditoires les paroles de mensonge ou les prophéties de panique sont, au même titre, les ennemis de la Patrie, et le devoir que vous trace le décret du 18 novembre est de les déceler en les éloignant, sans délai, des lieux où ils poursuivent une activité d’autant plus nocive qu’elle parvient à se mieux soustraire à l’étreinte de la loi (…) Dès lors, la nécessité s’impose d’être armé non seulement contre le fait délictueux ou criminel, mais aussi contre la volonté notoire de le commettre (…) Ainsi, l’obligation de la précaution préventive apparaît-elle aussi impérieuse que celle de la mesure répressive (…) Ce texte est grave. Il place dans vos mains [celles des préfets] une arme redoutable. Il est exorbitant du droit commun du temps de paix. Mais il est justement ainsi parce que c’est une loi du temps de guerre et destinée à disparaître avec elle, une loi exceptionnelle ».  

 

Sous le gouvernement de Vichy, les antifascistes issus de toute l’Europe, les juifs allemands, autrichiens, polonais, roumains, les tziganes et les opposants français, seront les victimes désignées de ces mesures.

07/1939  La Retirada et le début de l’exil républicain espagnol

07/1939  La Retirada et le début de l’exil

Politique de l’accueil en France

Dès la chute de Barcelone, on assiste à un afflux massif de civils et de militaires vers la France. L’hiver est rigoureux. Plus de 500 000 réfugiés passent la frontière à pied par la montagne. En France, les organisations humanitaires, les partis de gauche, les syndicats demandent au gouvernement d’ouvrir la frontière.

 15 au 26 janvier 1939. Daladier autorise à nouveau le transit par la France de l’armement soviétique.

27 janvier 1939. À minuit, la frontière française s’entre-ouvre aux réfugiés civils espagnols ; mais les ordres d’A. Sarraut sont clairs : « C’est simple : les femmes, les enfants, les blessés et les vieillards, on les accueille. Les hommes en âge de porter les armes, on les refoule.»

À Washington, le président Roosevelt déclare : « L’embargo sur les armes à destination de la République espagnole a été une grave erreur, jamais nous ne referions une telle chose ! » 10 000 blessés, 170 000 femmes et enfants et 60 000 hommes (civils) passent la frontière.

1er février 1939. Au château de Figueras, Negrín et soixante-deux députés se mettent d’accord sur trois propositions de paix à soumettre à Franco (au lieu des treize points soumis le 1er mai 1938) : aucunes poursuites contre les vaincus, garantie de l’indépendance espagnole et garantie du droit du peuple à choisir son gouvernement. Negrín contacte des diplomates anglais pour informer les gouvernements d’Europe et prendre en charge la transaction avec Franco.

5 au 10 février 1939. 220 000 combattants républicains passent la frontière française, par différents points frontaliers de passage (Port-Bou/Cerbère ; La Jonquera/Le Perthus ; Campredon/Prats de Mollo ; Puigcerda/Bourg-Madame et par voie de mer).

Le territoire de la république se réduit à Madrid, Valence, Guadalajara, Albacete, Jaén, Cuenca, Almería, Cuidad Real, Alicante, Murcia, Cartagena et l’île de Minorque.

9 février 1939. Franco promulgue la loi de Responsabilités politiques (ley de Responsabilidades políticas), qui sanctionne avec un effet rétroactif à octobre 1934, toutes les activités politiques en désaccord avec le nouveau régime.

12 février 1939. Réunion du conseil des ministres à Madrid.

Les nationalistes atteignent la frontière à Bourg-Madame et au Perthus (Pyrénées-Orientales).

18 février 1939. Suite à l’intervention de diplomates républicains par l’intermédiaire du gouvernement anglais, Franco rejette toute idée de paix sous condition et déclare demeurer seul juge de la conduite à adopter.

22 février 1939. Après un exode épuisant, Antonio Machado meurt d’épuisement et de chagrin à l’hôtel Bougnol-Quintana de Collioure, quelques jours après son arrivée en France. Sa mère, Ana Ruiz, s’éteindra le 25 février 1939, dans le même lieu.

18 au 24 février 1939. Voyage à Burgos du sénateur français Léon Bérard, (ancien ministre et sénateur), et nouveaux entretiens avec le général Jordana (diplomate anglophile qui sera nommé ministre des Affaires étrangères en septembre 1942 en remplacement de Serrano Suñer).

25 février 1939. Signature des accords Bérard-Jordana, qui annoncent un rapprochement du gouvernement français et du gouvernement nationaliste de Burgos.

27 février 1939. La France et la Grande-Bretagne reconnaissent l’État franquiste. En reconnaissant ce dernier deux semaines après la chute de la Catalogne, Daladier et Chamberlain signent la mort de la République espagnole. Le président Azaña annonce sa démission depuis la France.

2 mars 1939. Le maréchal Pétain est nommé ambassadeur à Burgos. Il a été nommé à ce poste pour normaliser et améliorer les relations entre la France et l’Espagne franquiste.

3 mars 1939. Première réunion de la commission permanente des Cortes en exil, à Paris.

5 mars 1939. Aux Cortes, Julián Besteiro, membre du conseil de défense de Madrid, déclare la mise en congé du gouvernement républicain de Negrín. Le colonel Casado met en place un Conseil national de défense pour négocier la fin des hostilités avec Franco.

12 mars 1939. Casado tente de négocier avec Franco la vie sauve aux soldats de l’armée républicaine, mais Franco refuse catégoriquement toute condition.

17 mars 1939. Le ministre de l’Intérieur français Albert Sarrault demande aux différents préfets des départements du Sud-Ouest d’organiser le plan d’évacuation vers l’Espagne des enfants orphelins et des femmes.

19 mars 1939. Sarrault renchérit par une circulaire de recommandations afin d’augmenter le nombre de ces retours.

23 mars 1939. L’ambassadeur de France à Madrid, le maréchal Pétain, remet ses lettres de créances à Franco.

27 mars 1939. Franco adhère au pacte anti-Komintern mais proclame sa stricte neutralité dès le début du conflit mondial.

27 au 31 mars 1939. La ville d’Alicante est le théâtre de journées de panique et d’horreur. Une foule compacte de civils républicains est massée au port avec l’espoir d’y trouver un navire pour embarquer vers la France. Des militants de première importance et des responsables syndicaux, politiques et du gouvernement républicain, sont mêlés à la population. Des militants armés s’emparent des avions encore disponibles et font évacuer responsables politiques et députés.

La foule attend la flotte républicaine mais celle-ci est déjà partie depuis le 7 mars, avec peu de civils à bord. Quatre navires, venus de France, sont repartis, eux aussi trop tôt, avec à leur bord peu de réfugiés. Le Stanbrook est le dernier navire à quitter Alicante, avec près de 5 000 républicains à son bord.

Le 30 mars, le député socialiste Pascual Tomás part dans un avion de ligne français. Il promet d’intercéder auprès des autorités françaises pour accélérer la venue de l’aviation et de navires français. Il rencontre effectivement Pierre Cot (ancien ministre de l’Air) à Toulouse, et des pilotes s’offrent pour effectuer les transports nécessaires, mais il semblerait que le gouvernement français refusa alors d’effectuer ces transferts.

À l’entrée des troupes franquistes dans la ville d’Alicante se produit une série de suicides. Le 1er avril 1939, les milliers de réfugiés restant encore dans le port doivent se rendre et sont considérés comme prisonniers.

28 mars 1939. La 1re armée nationaliste pénètre dans Madrid à midi.

31 mars 1939. Juan Negrín, chef du gouvernement, crée le Servicio de emigración de refugiados españoles (SERE) pour aider les réfugiés à émigrer en Amérique latine et pour trouver les moyens de survie pour le plus grand nombre.

1er avril 1939. Déclaration officielle des nationalistes : « Parte oficial de guerra del cuartel general del generalísimo, correspondiente al día de hoy, primero de abril de 1939, tercer año triunfal. En el día de hoy, cautivo y desarmado el ejercito rojo, han alcanzado les tropas nacionales sus ultimos objetivos militares. ¡ La guerra ha terminado ! Burgos, primero de abril de 1939, año de la victoria. El generalísimo Franco. »

« Déclaration du Journal officiel de guerre du quartier général du généralissime correspondant à ce jour, 1er avril, troisième année triomphale. Ce jour, l’armée des rouges est captive et désarmée et les troupes nationales ont atteint leurs derniers objectifs militaires. La guerre est terminée ! Burgos, 1er avril, année de la victoire. Le généralissime Franco. »

19 mai 1939. Le comité de non-intervention tient sa trentième et dernière séance après la fin du conflit. Prenant acte de son inutilité, il procédera alors à sa propre dissolution.

Mai-juin 1939. 79 compagnies militaires enrôlent chacune 250 volontaires espagnols pour travailler notamment au renforcement de la ligne Maginot.

8 juillet 1939. Arrestation, à son poste du Conseil national de défense de Madrid, du socialiste Julián Besteiro Fernández.

26 au 31 juillet 1939. À Paris, les Cortes en exil reconnaissent la JARE (Junta de Auxilio a los Republicanos Españoles), organisme créé par Indalecio Prieto depuis le Mexique pour venir en aide aux réfugiés espagnols en France.

19 août 1939. Un accord d’échange commercial est conclu entre l’Allemagne et l’Union soviétique.

22 août 1939. Chamberlain envoie à Hitler un ultime message pour éviter la guerre. En rappelant les engagements de son pays à l’égard de la Pologne, le Premier ministre britannique demande l’instauration d’une trêve afin de régler les conflits par la négociation. Le même jour, Hitler fixe le début des opérations militaires contre la Pologne au 26 du même mois.

23 août 1939. Pacte Molotov-Ribbentrop. L’URSS signe, avec l’Allemagne nazie, un pacte de non-agression pour dix ans. Un protocole secret détermine les zones d’influence soviétique et allemande en Europe   de l’Est, et notamment le partage de la Pologne.

En France, le Comité permanent de la Défense nationale est réuni : l’armée se tient prête à intervenir en cas d’agression contre la Pologne, avec des réserves en ce qui concerne l’aviation.

26 août 1939. Daladier interdit la presse communiste.

1er septembre 1939. L’Allemagne envahit la Pologne.

3 septembre 1939. La France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne.

4 septembre 1939. Franco déclare sa neutralité dans le conflit mondial.

18 novembre 1939. Un décret accentue encore la répression contre l’étranger en France, car il prévoit : « Les individus dangereux pour la défense nationale ou pour la sécurité publique peuvent, sur décision du préfet, être éloignés par l’autorité militaire des lieux où ils résident et, en cas de nécessité, être astreints à résider dans un centre désigné par décision du ministre de la Défense nationale et de la Guerre et du ministre de l’Intérieur ».

1er décembre 1939. Le préfet des Hautes-Pyrénées écrit, dans son rapport au ministre de l’Intérieur que, dans son département, plus aucun réfugié espagnol n’est à la charge de l’État. Il signale aussi des retours « volontaires » en Espagne.

Décembre 1939. Premières déportations de Juifs polonais dans les camps de concentration nazis, en Pologne.

14 décembre 1939 : Les conditions d’applications du décret du 18 novembre, fixées aux préfets par Albert Sarrault (ministre de l’intérieur

Meilleurs voeux 2023

Et nous nourrissons l’espoir de vous retrouver à nouveau sur les chemins de la mémoire qui mènent à une société future, pleine de liberté, de culture, de partage et de justice !
Que l’année qui s’ouvre vous soit clémente et douce pour tous vos proches.
Nous vous offrons cette modeste carte. Qu’elle vous accompagne tout au long de 2023.

La Asociación 24-Agosto-1944 y todos sus miembros os desean paz, salud y solidaridad para el año 2023.
Y esperamos volver a encontraros en los caminos de la memoria que conducen a una sociedad futura, llena de libertad, cultura, reparto y justicia.
Que el próximo año sea bueno y apacible para todos tus seres queridos.
Os ofrecemos esta modesta tarjeta. Que os acompañe a lo largo de 2023.

Quand Choisy Le Roi honore les libertaires espagnols

« Nos anciens, qui ont toujours lutté contre vents et marées, auraient sans aucun doute apprécié qu’enfin une reconnaissance leur soit accordée.
Grâce à ces activités entreprises, ce film, le site de la Ville, leur mémoire est présente.
Avec nos moyens, ici et maintenant, nous avons conscience d’avoir accompli le mieux possible ce travail contre leur oubli.
Un grand merci à nous tous. »

La ville de Choisy honore ces exilés, antifascistes et libertaires espagnols qui ont continué à faire vivre leur idéal d’une société plus juste, à Choisy même. Ils ont fait de cette commune un point du globe connu des tous les anarchistes du Monde et de tous les partis de gauche espagnols.

Vous pouvez suivre leur histoire sur le site de la ville:
https://www.choisyleroi.fr/decouvrir-choisy/limprimerie-des-gondoles-et-la-cnt-imprima-a-choisy/

Vous y trouverez:
L’histoire de la Nueve dans laquelle se sont battus au moins deux Espagnols installés ensuite à Choisy, avec le film d’Alberto Marquardt et ses bonus;

L’Histoire de la section locale de la CNT espagnole en exil, à travers les panneaux de l’exposition urbaine qui a été accrochée sur les grilles du jardin de l’hôtel de ville en mai 2019. Panneaux qui existent en français et en espagnol et dont vous pourrez vous servir en prenant contact avec nous: info@24-aout-1944.org

le film sur la fabuleuse histoire de l’imprimerie des Gondoles, de Richard Prost vous fera découvrir comment cette petite imprimerie était connue internationalement et imprima des milliers de revues, journaux, tracts, brochures,…qui étaient expédiés aux quatre coins de la terre et dans lesquels il était question de liberté, d’égalité, de partage, de société juste, de culture, d’éducation.

Ce film est une réalisation essentielle et pédagogique pour qui veut comprendre comment peut fonctionner une entreprise collectivisée, ce qui anime des gens, simples militants, à soutenir financièrement une entreprise qui ne doit pas faire de bénéfice mais qui doit absolument fonctionner régulièrement. En résumé ce que pourrait être une organisation sociale déconnectée du profit et dans laquelle l’humain serait au centre des préoccupations.

N’hésitez pas à projeter ce documentaire autour de vous, à vous en servir comme d’un outil d’explication et de dialogue.
Nous pouvons mettre à votre disposition les panneaux de l’exposition, des documents originaux et assurer des présentations et débats si vous le souhaitez.

À l’automne 2020, sortira un DVD avec ce documentaire il sera agrémenté d’une partie de bonus dans lesquels vous pourrez découvrir des documents imprimés « aux Gondoles » et surtout une conférence d’Alain Dobeuf sur toute l’histoire des 50 années d’existence de cette entreprise pas comme les autres. (1956-2006).

Ces anciens de la guerre d’Espagne, des Forces Françaises Libres, de la résistance et des camps nazis ne cessèrent jamais leur combat contre Franco et de se côtoyer que ce soit ici autour de la CNT mais aussi au titre des combats menés pendant la
Seconde Guerre mondiale. Martín Bernal, avec Granados des Forces Françaises Libres, avec Roc Llop et Roda déportés à Mauthausen et bien d’autres, anciens de la guerre d’Espagne et des collectivités, constituèrent l’armature de la Fédération Locale de Choisy-le-Roi/Thiais de la CNT. C’est elle, la CNT de Choisy qui épaulera Marcellan et Agustí, à l’initiative de la création de l’imprimerie des Gondoles. Bernal, Granados, Roda sont de la première liste de souscription, qui permettra de lancer ce qui est appelé dans la CNT « le projet pour la culture ». L’imprimerie fonctionnera de 1956 à 2006, comme une entreprise collectivisée!

Projection du film « Les caisses d’Amsterdam vostfr »

1939 : Dans Barcelone assiégée par les troupes fascistes, un groupe d’hommes est chargé de sauvegarder les archives de la CNT et de les emmener à Amsterdam. En 2010 : L’analyse des documents tisse une large relation entre les anarchistes de Barcelone, le mouvement makhnoviste ukrainien et les révoltes en Patagonie argentine. Le documentaire « Les caixes d’Amsterdam » raconte une histoire sur l’anarchie et certains de ses personnages les plus mythiques (La Commune de Paris, Ferrer et Guàrdia, Garcia Oliver, Buenaventura Durruti …) et finit par dériver dans certaines des pratiques sociales les plus pertinentes du 21ème siècle.
La projection sera suivie d’un débat en présence de Felip Solé, le réalisateur.

Un projet qui rassemble des philosophes, des théoriciens et des intellectuels de renommée mondiale qui s’identifient à l’idéologie libertaire. Une collection de témoignages sur des personnes qui vivent selon l’idéal anarchiste. Documents cinématographiques, lettres manuscrites et photographies contribuent à faire revivre un mouvement stéréotypé et stigmatisé tout au long de son histoire. Une intrigue qui mêle l’histoire de la Confédération nationale du travail (CNT), instigatrice de la révolution en Catalogne ; le mouvement makhnoviste en Ukraine – l’une des factions révolutionnaires combattant le régime tsariste jusqu’à sa liquidation par les bolcheviks – et les grandes révoltes patagoniennes mises au jour par le grand journaliste Osvaldo Bayer. L’intrigue débute en janvier 1939 avec l’évacuation de 22 caisses des archives de la CNT, juste avant l’occupation de Barcelone par les troupes fascistes. Ces archives furent déposées à l’Institut International d’Histoire Sociale d’Amsterdam. Le documentaire « Les caixes d’Amsterdam » raconte une histoire sur l’anarchie et certains de ses personnages les plus mythiques (La Commune de Paris, Ferrer et Guàrdia, Garcia Oliver, Buenaventura Durruti …) et finit par dériver dans certaines des pratiques sociales les plus pertinentes du 21ème siècle.

La projection sera suivie d’un débat en présence de Felip Solé, le réalisateur.

Le jeudi 15 décembre 2022 à 19h Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes 2/4 rue des Lilas 75019 Paris Entrée gratuite

Non à la fermeture du lycée Georges Brassens

Nous travaillons tous les ans avec les professeurs de ce lycée sur la mémoire des antifascistes espagnols, l’exil républicain.
En février 2022, les élèves de terminale et de première ont monté avec leur professeure Mme Ana Botella, un spectacle d’hommage aux républicains espagnols. il a été joué au centre Paris’Anim de la Place des fêtes et depuis il a été joué dans d’autres lieux et tout récemment à Valence en Espagne. Il était d’une belle qualité artistique, historique et linguistique.

Preuve des résultats excellents de cet établissement. Il est impensable de fermer des établissements d’enseignements publics. L’éducation n’est pas un secteur à rentabilité mais un secteur de formation de la pensée pour les jeunes, peu importe son coût.

Il nous faut des établissements scolaires où pourront se côtoyer et se connaitre des jeunes de tous les horizons pour apprendre à être des citoyens responsables et à s’épanouir dans leur discipline.

Ceci est une part de l’héritage que nous ont laissé les républicains espagnols.

Signer la pétition de soutien aux lycées publics destinés à disparaitre, pour que ce projet ne voit pas le jour !

Et écouter cette chanson d’Allain Leprest , qui réclame à sa façon, une égalité des chances :

Des nouvelles de Gijon

Ces clichés constituent un témoignage exceptionnel. Elles ont la qualité des photos des meilleurs photographes de l’époque et transmettent au public non seulement le désordre de l’exode ou l’anxiété et l’angoisse de ces gens, mais aussi leur fierté, leur dignité et, surtout, leur combativité…

De ces camps sortiront les hommes qui intégreront les maquis en France ou les Forces Françaises Libres qui luttaient contre le nazisme.
Entre 1936 et 1939, ils combattirent le franquisme, entre 1940 et 1945 ils continuèrent le combat en Afrique, en France et jusqu’en Allemagne espérant pouvoir libérer l’Espagne.

Cela n’a pas été le cas. Néanmoins certains d’entre eux qui constituaient la »Nueve » ont immortalisé les noms de Guadalajara, Teruel, Ebro, Brunete, Santander sur les Half-Tracks qui ont participé à la libération de Paris le 24 Aout 1944.

Voici une petite vidéo de présentation et quelques photos de l’inauguration à Gijon:


cette vidéo a été réalisée par Bruno Menendez.

Nous voudrions remercier spécialement Sergio Montero, Monty, qui est celui qui a permis que ces photos soient exposées à Gijon.

Résistance, résilience et engagement dans l’exil

Résistance, résilience et engagement dans l’exil :

Ces 11 et 12 novembre, nous avons reçu avec un grand bonheur, nos amis belges de l’association « Ami, entends-tu ? ». Nous avons partagé avec eux un émouvant parcours sur les traces du Paris des exilés espagnols de 1939.

11 novembre
Nous les avons accueillis dans ce lieu historique du 33 rue des Vignoles, dernière adresse de la CNT espagnole en exil.
Bien évidemment, nous leur avons fait les honneurs des lieux tels qu’ils sont encore : Le 33, avec ses salles, ses réduits, ses verrières d’atelier du début du siècle dernier, ses ruches, ses couleurs rouge/noire, et son atmosphère si particulière et chaleureuse qui attire tant de personnes… Ils furent conquis d’avance.

Notre journée, pour les membres de l’association 24-Août-1944, a commencé tôt le matin, par les préparatifs d’installation d’une exposition, du matériel de projection et pour le buffet qui devait clore ce premier jour amical.

Après cette visite et présentation de l’historique des lieux, nous avons projeté « L’exode d’un peuple » film muet /musical de Luis Llech [1].
Notre choix s’est avéré judicieux car nos amis ne connaissaient pas ce documentaire et s’en sont trouvé très émus. Ils étaient bouleversés par sa forme sobre, concentrée sur les images vivantes qui se passent aisément de commentaire.

Puis, nous les avons « embarqués » en métro jusqu’à la rue Esquirol dans le 13e pour leur montrer la peinture murale de Juan (Chica-Ventura) qui évoque l’entrée dans Paris de La Nueve le 24 août 1944, les combats contre les forces allemandes d’occupation le 25 et le défilé de la victoire le 26 août.

Bien sûr nous avons commencé par expliquer ce qu’était La Nueve, d’où venaient ces Espagnols, ce qu’ils avaient fait avant de se retrouver dans l’armée Leclerc et ce qu’ils ont accompli en tant que soldats des Forces Françaises Libres jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, sans pour autant avoir la joie d’aller déloger Franco.
Juan leur a expliqué la naissance et le chantier de la peinture murale qu’il a réalisée, en expliquant les difficultés, les aboutissements et les techniques employées.
Il a achevé ses explications sous une ovation de la part de nos amis !!!!

Une visite au square Federica Montseny [2] juste au bout de la rue s’imposait. Avec une description de cette femme, militante de la CNT, aux responsabilités multiples et qui transmit son idéal toute sa vie au cours de ses interventions remarquables dans les meetings organisés par son syndicat, (depuis les années 30 jusqu’au mémorable meeting de 1977 à Barcelone qui réunit plusieurs milliers de personnes). Femme dont le cri à la jeunesse est encore vrai aujourd’hui : « Pensez ! Pensez ! Pensez »

 

 

 

Retour au 33, dans la magnifique salle de nos amis de Flamenco en France, pour l’exposition sur L’imprimerie des Gondoles de Choisy Le roi et l’évocation des exilés et des combattants de la Nueve installés dans cette commune de la banlieue parisienne :

  • Ces exilés qui ont habité Choisy sont aussi des hommes de la Nueve. Martín Bernal Lavilla ouvre sa cordonnerie et accueille son frère Francisco et José Cortès.
  • Bernal, démobilisé et déçu de ne pas aller déloger Franco, après-guerre, il s’installe à Choisy le roi, où il accueille son frère Paco, qui a été déporté à Mauthausen (matricule 3543), mais aussi son compagnon d’armes José Cortés avec lesquels il ouvre sa cordonnerie.
  • Martín Bernal, avec Granados des Forces Françaises Libres, avec Roda déporté à Mauthausen et bien d’autres, anciens de la guerre d’Espagne et des collectivités, constituent l’armature de la Fédération Locale de Choisy-le-Roi/Thiais de la CNT. C’est elle, la CNT de Choisy qui entourera Marcellan et Agustí, à l’initiative de la création de l’imprimerie des Gondoles. Bernal, Granados, Roda sont de la première liste de souscription, qui permettra de lancer ce qui est appelé dans la CNT « le projet pour la culture ».
  • Ce projet pour la culture s’accompagne naturellement de la lutte permanente contre le fascisme. Aussi quand SIA, (Solidaridad Internacionale Antifascista) décide d’imprimer son calendrier à Choisy. Francisco Roda, ancien de Mauthausen, sera celui qui apportera la quinzaine de calendriers que Martin Bernal distribuait à ses clients.
  • Là encore, l’histoire et surtout l’audace de ces Espagnols qui après 9 années de guerre et de résistance, continuèrent sur leur lancée et en 1957, osèrent créer une imprimerie qui va fonctionner pendant cinquante ans, au plus proche du modèle des collectivités espagnoles de 1936.

Tous ces événements ont creusé l’appétit et la soif de tout le monde, et chacun est bien heureux de s’asseoir pour prendre pour se restaurer au succulent buffet préparé par les membres de l’association 24-Août-1944 et leurs amis. Les langues vont bon train, l’amitié et les rires aussi. Nous avons également la joie d’accueillir nos amis de Terrassa, présents à Paris et qui ne manquent pas de venir partager un moment avec nous.

Vers 22h00, tout le monde s’affaire au rangement afin de laisser la place propre pour les copains du lendemain, qui ont à faire au 33. Et nos voyageurs sont tout de même un peu fatigués.

12 Novembre
Nous avons rendez-vous au jardin des Combattants de La Nueve, comme nous sommes véhiculés, nous passons à l’hôtel pour prendre avec nous José qui a accompli déjà 4 fois ses vingt ans et entend bien malgré cela profiter de cette journée.

Comme nous sommes samedi, le jardin est ouvert, nous avons une chance inouïe il
fait un beau soleil, qui va nous réchauffer tout au long du jour.
Nous leur expliquons la succession des plaques qui identifient le jardin : celle d’abord qui signalait juste que le roi Felip VI et la maire de Paris ont inauguré ce jardin et la seconde et définitive que nous avons demandé (avec d’autres associations mémorielles espagnoles) et qui non seulement explique qui étaient ces hommes mais aussi remet la royauté espagnole à la place qu’elle occupe dans l’histoire : à savoir qu’elle fut désignée par Franco pour lui succéder donc incompatible avec les républicains de La Nueve et leur combat pour la Liberté.

Après avoir traversé le jardin, nous avons jeté un œil à la plaque offerte par la maire de Madrid [3] Manuela Carmena à la maire de Paris Anne Hidalgo , et qui est la réplique exacte de la plaque figurant au jardin de la Nueve de Madrid inauguré le 20 avril 2017 dans le district de Cuidad Lineal à Madrid.
Ensuite direction, la salle de la Mutualité

, fermée aux visiteurs maintenant qu’elle est salle privée pour organisations et institutions du monde « des nantis ».
Mais pour nous, elle reste une salle mythique, dans laquelle se sont déroulés dès la fin 1944, de nombreuses réunions, des congrès de la CNT, de la FEDIP (Federación Española de Deportados e internados políticos) entre autres rassemblements de gauche.
Nous leur montrons des photos de la salle (comble avec ses 2000 places) et aussi des photos du trottoir noir de ceux qui n’ont pas pu rentrer mais qui attendent devant tout en discutant âprement de l’avenir……
Nous tâchons comme nous pouvons de satisfaire à toutes les curiosités de nos amis, avec les explications que nous possédons. Bien sût le journal Solidaridad Obrera est souvent à notre bouche, car il a dès septembre 1944 rendu hommage aux combattants espagnols de la division Leclerc et en septembre 1945, il publie toutes les listes des Espagnols déportés à Mauthausen et autres camps.

Le temps nous manquait car il y a encore une multitude de lieux qui portent l’empreinte des exilés antifascistes espagnols à Paris : Le gymnase de la Bidassoa, Le dispensaire Cervantès de la rue Gerbier, la salle de l’Alhambra, la salle Lancry, le 24 rue Sainte Marthe, 79 rue Saint Denis, 2 rue Gracieuse, la salle Suset…

Après un petit repas, léger, nous repartons de plus belle, direction Cimetière du Père Lachaise [4] Là, nous déambulons entre les monuments dédiés aux victimes des camps de concentration nazis, en passant bien entendu par la catafalque de Francisco Largo Caballero [5] et la tombe discrète de Gerda Taro [6]
Nous terminons cette visite par le monument aux Espagnols morts pour la liberté (1939-1945) érigé par la FEDIP qui lança une souscription dès 1963 pour cet édifice.
Après une présentation, nous lirons des extraits du discours d’inauguration que prononça Daniel Mayer  [7] le 13 avril 1969 devant un parterre de plusieurs centaines de personnes. (voir document)

Après un passage au mur des Fédérés et la visite des sépultures de communards dont celle du général Wroblewski [8] et d’Eugène Pottier [9] il est temps de rentrer à l’hôtel pour nos amis, se reposer un peu pour revenir en forme au restaurant.
Nous nous retrouvons au restaurant Ighouraf de l’ami Ali, pour déguster un excellent (comme d’habitude) couscous et surtout partager encore une fois un grand moment de fraternité. Cette fois-ci, nous (les membres de l’association 24-Août-1944) nous sommes les invités de nos compagnons de l’association Ami entends-tu.

Le temps passe trop vite, et il nous faut nous séparer, laissant à nos amis la curiosité de découvrir le lendemain le Musée de la Libération de Paris, Musée Jean Moulin et Mémorial Leclerc, place Denfert Rochereau, avant d’aller déambuler dans le quartier de La Butte aux cailles dans le 13e et de rentrer en Belgique. Nous prenons congés tard dans la soirée en se promettant de réaliser d’autres projets communs sur la mémoire de l’exil des républicains espagnols à Paris et à Bruxelles et Liège.

 
Notes

[1cinéaste amateur qui eut le réflexe extraordinaire de filmer le passage de la frontière par la population (civile et militaire) républicaine espagnole, en février 1939

[21905-1994 ; Anarchiste et écrivain, pédagogue d’avant-garde et oratrice fantastique, ministre de la République Espagnole en 1937, auteure de la première loi européenne en faveur de l’avortement, Federica Montseny a subi les revers de la guerre civile, s’est noyée dans la masse des exilés de 1939 avec sa famille. Pendant la guerre, elle est arrêtée par la police de Pétain, condamnée mais pas extradée parce qu’elle est enceinte…

[3maire de mai 2015 à mai 2019

[4L’endroit tire son nom d’un précédent occupant des lieux, François d’Aix de La Chaize, un prêtre jésuite confesseur du roi Louis XIV.

[5Francisco Largo Caballero, né à Madrid le 15 octobre 1869 et mort à Paris le 23 mars 1946, est un syndicaliste et homme d’État espagnol, membre du Parti socialiste ouvrier espagnol et de l’Union générale des travailleurs dont il fut l’un des dirigeants historiques, au point d’être surnommé « le Lénine espagnol », déporté au camp de Sachsenhausen

[6Née le 1er août 1910, en Allemagne, Gerda Pohorylle fuit son pays quand Hitler arrive au pouvoir. Arrivée en France, elle rencontre, en 1934, le photographe hongrois Endre Ernő Friedmann, dont elle devient la compagne. Avec lui, elle se met à la photographie, mais leurs photos se vendent mal. Elle invente alors son personnage : Endre Ernő Friedmann devient ainsi Robert Capa, le photographe américain, plus chic et plus mondain que son alter ego. Elle choisit pour elle-même le pseudonyme de Gerda Taro. Ensemble, les deux compagnons couvrent la guerre civile espagnole aux côtés des troupes républicaines. En 1936, elle part couvrir, seule, le bombardement de Valence. Le 25 juillet 1937, alors que Robert Capa est rentré en France, Gerda Taro meurt écrasée, par accident, par un char républicain. Son enterrement, le 1er août 1937 en France réuni plusieurs milliers de personnes. Mais son nom reste dans l’ombre et une partie de son travail est attribué à Robert Capa. Il faut attendre 2007 et la découverte de « La valise mexicaine » pour qu’elle revienne sur le devant de la scène des photo journalistes de guerre.

[7membre du Comité national de la résistance, Secrétaire général de la SFIO, ministre du travail de 1946/1949

[8Walery Wroblewski, né le 27 décembre 1836 à Zoludek en Biélorussie et mort le 5 juillet ou le 5 août 1908 à Ouarville, est une personnalité militaire de la Commune de Paris, [[https://maitron.fr/spip.php?article150222

[9Eugène Pottier, né le 4 octobre 1816 à Paris où il est mort le 6 novembre 1887, est un goguettier, poète et révolutionnaire français, auteur des paroles de L’Internationale. https://maitron.fr/spip.php?article136003)

Documents joints

 

Les chemins de la mémoire (Caminos de la memoria (91’) 2009)

L’association 24 août 1944 présente :
De 19h à 22h00
Les chemins de la mémoire (Caminos de la memoria (91’) 2009)
De José Luis Peñafuerte.

La dictature de Franco, un des régimes les plus violents et longs de l’Europe du 20e siècle, a été gardée sous silence par l’Espagne depuis sa fin, il y a près de cinquante ans. Ce régime a fait des milliers de victimes : orphelins, prisonniers, exilés, déportés, torturés, assassinés. Aujourd’hui, l’Espagne et son gouvernement commence enfin lever le voile sur cette période, et rendre justice aux centaines de milliers de victimes du franquisme.
José-Luis Peñafuerte, lui-même descendant d’exilés, nous emmène dans un véritable voyage à la recherche de cette mémoire refoulée, afin d’ouvrir une fenêtre contre l’oubli. Les pièces du puzzle incomplet dans la mémoire de l’Espagne sont encore nombreuses : les fosses, les camps de concentration, les prisons, les routes de l’exil, et les traces encore bien vivaces du franquisme…
C’est un des premiers grands films sur la Mémoire en Espagne toujours aux prises avec les fantômes de son terrible passé.
La projection sera suivie d’un débat

Le jeudi 17 novembre 2022 à 19h
Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite

CHEMINS DE L’EXIL / CAMINOS DEL EXILIO

L’association 24 août 1944
vous informe de l’exposition à GijON
CHEMINS de L’EXIL
Colonies pour enfants basques et catalans
La retirada et les camps en France l’oeuvre humanitaire et photographique de Philippe Gaussot

D’une part, la série de photos de Philippe Gaussot (1937-1940) représente l’accueil d’enfants basques et catalans envoyés en France pour échapper aux horreurs de la guerre. Loin du bruit des armes, ils peuvent à nouveau sourire sur les bancs de l’école ou dans les tâches et les jeux collectifs.

De l’autre, la série La Retirada y los campos(1939) montre les chemins de l’exil des antifascistes espagnols. Nous suivons leur difficile exode, pas à pas, en plein mois de février, pour atteindre un hypothétique refuge en France. L’accueil sera très décevant : des camps de concentration sur les plages glacées du Roussillon, entourés de barbelés, gardés par des soldats armés et des gendarmes.

Ces clichés constituent un témoignage exceptionnel. Elles ont la qualité des photos des meilleurs photographes de l’époque et transmettent au public non seulement le désordre de l’exode ou l’anxiété et l’angoisse de ces gens, mais aussi leur fierté, leur dignité et, surtout, leur combativité…

Aujourd’hui, ces exilés rentrent chez eux, honorés dans les villes et villages qui les gardent en mémoire comme un exemple de changement possible de société et de dignité.

L’exposition de photos sera prochainement à :
Gijón (Asturies) : du 16 novembre 2022 au 08 janvier 2023

Un catalogue de l’exposition, en français et en castillan est disponible auprès de notre association

EXPOSICIÓN DE FOTOGRAFÍAS INÉDITAS:
« CAMINOS DEL EXILIO » – Colonias infantiles y campamentos de la Retirada: la obra humanitaria y fotográfica de Philippe Gaussot »

La exposición « Chemins d’exil – Colonies d’enfants et camps de la Retirada: l’oeuvre humanitaire et photographique de Philippe Gaussot » presenta fotografías inéditas descubiertas por su hijo, Jean-Philippe Gaussot, en una maleta tras la muerte de su padre. A través de Felip Solé, director y productor, se nos confiaron los negativos.

Por un lado, la serie de fotos de Philippe Gaussot (1937-1940) representa la acogida de niños vascos y catalanes enviados a Francia para escapar de los horrores de la guerra. Lejos del ruido de las armas, pueden volver a sonreír en los bancos de la escuela o en las tareas y juegos colectivos.

Por otro lado, la serie La Retirada y los campos (1939) muestra los caminos del exilio de los antifascistas españoles. Seguimos su difícil éxodo, paso a paso, en pleno febrero, para llegar a un hipotético refugio en Francia. El recibimiento será muy decepcionante: campos de concentración en las playas heladas del Rosellón, rodeados de alambre de espino, vigilados por soldados y gendarmes armados.

Estas fotos son un testimonio excepcional. Tienen la calidad de los mejores fotógrafos de la época y transmiten al público no sólo el desorden del éxodo o la ansiedad y la angustia de estas personas, sino también su orgullo, su dignidad y, sobre todo, su espíritu de lucha…

Hoy, estos exiliados vuelven a casa, honrados en las ciudades y pueblos que los recuerdan como ejemplo de un posible cambio de sociedad y de dignidad.

La exposición fotográfica estará pronto en :
Gijón (Asturias): del 16 de noviembre de 2022 al 8 de enero de 2023
CMI PUMARÍN GIJÓN SUR
C/Ramón Areces,7
Lunes a sábado, de 8.00 a 21.15 h //Domingos, de 8.00 a 14.45 h
T: 0034 985 181 640 cmigijonsur@gijon.es

El catálogo de la exposición, en español y francés, está disponible en nuestra asociación

Exil des affichistes de la Guerre d’Espagne.

Même si la Retirada constitue l’arrivée la plus massive d’Espagnols en France et donc d’artistes, ce ne fut pas une première au XXe siècle, ce ne fut pas non plus la dernière.
Ceux que l’on nomma, les « Artistes ibériques de l’École de Paris », P. Picasso, J. Miro, J. Gris, S. Dali étaient déjà établis et reconnus en France avant 1936. Certains comme B. Lobo, H. Gomez sont aussi venus en France avant 1936.

Le sculpteur Apel.les Fenosa. Catalan, sympathisant anarchiste déserte en 1920 et se réfugie à Paris où il rencontre P. Picasso et les surréalistes. Il rentre en Espagne lors de la proclamation de la 1ère république et franchit de nouveau la frontière en 1939.

J-L Rey Villa ne fait pas partie des réfugiés de la Retirada : d’origine andalouse, il étudie à Barcelone. Il prend le pseudonyme de SIM en juillet 1936, car sa famille vit à Séville et subit la répression franquiste. Il participe pleinement aux activités de propagande du SDP de Barcelone jusqu’en 1937 (pour la CNT, l’UGT et la Generalitat). Le gouvernement catalan l’envoie à Paris pour le représenter au pavillon espagnol de l’exposition universelle (mai 1937). Il y restera.

Comment définir tous ces artistes espagnols en France ? Exilés oui ! Mais pas de la même manière. Eux se définissent comme antifranquistes et exilés politiques.
Avant l’exposition universelle de 1937 et le pavillon de la République espagnole, l’avant-garde artistique ibérique eut droit à une certaine reconnaissance en février 1936. Le musée du Jeux de Paume proposa une exposition sur l’art contemporain espagnol. Parrainée par Jean Cassou, elle fut co-organisée avec le gouvernement républicain. Elle présenta plus de 300 œuvres venant de Madrid, Barcelone et surtout de Paris.
L’armée, l’Église et la grande bourgeoisie ibérique, haïssaient ces artistes. Ils étaient la figure emblématique de la pseudo dégénérescence du peuple espagnol. C’est pourquoi, le 18 juillet 1936, F. Franco et ses acolytes ne voulaient pas seulement réussir un énième coup d’état. Les militaires et leurs complices (surtout l’Église) ambitionnaient d’éradiquer une possible république sociale fédéraliste et libertaire. Pour cela, il ne leur suffisait pas de gagner une guerre. Il s’agissait d’extirper de la tête du peuple espagnol l’idée même d’émancipation sociale et culturelle.
Cette logique exterminatrice du progrès fit que, dès juillet 1936, la répression s’est abattue non seulement sur les militants syndicaux et sociaux, mais aussi sur l’élite intellectuelle et artistique du pays. Tous les citoyens-e-s ayant contribué dans les années 1920/1930 à l’éducation, l’affranchissement intellectuel ou moral de l’église, de la bourgeoisie et de la droite espagnole devait être épurés immédiatement.
Le général Mola avait averti ses collègues militaires au printemps 1936 :
«On tiendra en compte le fait que l’action doit être d’une violence extrême afin de réduire au plus vite l’ennemi qui est fort et bien organisé. Tous les dirigeants des partis politiques, sociétés et syndicats non affiliés au Mouvement seront bien sûr emprisonnés ; des châtiments exemplaires seront appliqués aux dits individus afin d’étrangler les mouvements de rébellion ou de grève ».
« Il est nécessaire de propager un climat de terreur […] Quiconque est ouvertement ou secrètement un partisan du Front populaire doit être fusillé ».
En août 1936, une commission fût créée à cet effet. C’est pourquoi la propagande franquiste parla abondamment de croisade.
Ramon Acín à Saragosse et bien sûr Federico Garcia Lorca fusillé – avec un instituteur et 2 militants libertaires- pas loin de Grenade, furent deux emblèmes de cette extermination.
Cette guerre à «l’ intelligence » explique en partie le fait qu’en février 1939, il n’y avait pas qu’une armée en déroute qui passa la frontière vers la France, mais des gens de toutes conditions y compris un nombre important d’artistes, d’intellectuels, d’enseignants… Bref, c’est l’élite culturelle qui prit le chemin de l’exil. À lui seul, le camp d’Argelès recueillit plusieurs dizaines de ces artistes.
Traités comme du bétail par le gouvernement de Daladier (ex-ministre du Front populaire), il était important pour ces milliers de réfugié.e.s de re-devenir des êtres humains, d’assurer une continuité sociale et culturelle avec ce qu’ils -elles- avaient construit à partir de juillet 1936 de l’autre côté des Pyrénées.

En peu de temps les activités artistiques et éducatives seront organisées au sein des camps du Languedoc : la Baraque artistique ; le Palais des expositions ou le Salon des beaux-arts et même au camp des Milles, à Aix-en-Provence, où étaient détenus réfugiés espagnols et juifs « indésirables » comme Max Ernst, Hans Bellmer.
En parallèle, le matériel de ces activités artistiques sera aussi détourné pour la fabrication de faux documents auxquels participa des affichistes tels que Gallo ou Badia Vilato. Gallo continuera ces activités « artistiques » clandestines au sein du célèbre réseau d’évasion Ponzan.
Heureusement, côté français un élan de solidarité se manifesta y compris dans les milieux artistiques. C’est ainsi que certains purent sortirent des camps. Josep Renau et son frère Juan grâce à l’intervention de Picasso et du réseau du Parti communiste. À Perpignan, le peintre Martin Vivès fut aussi très actif et exfiltrât du camp du Haras de nombreux artistes dont les affichistes C. Fontséré, J. Bardasano et A. Clavé. Antonio Lamolla est exfiltré du camp de St Cyprien par le maire de Dreux Maurice Violette. Lamolla y restera 40 ans et y a ouvert une école de dessin gratuite. D’autres comme B Lobo, L. Gallo, J. Bartoli, s’évadent.
Le 10 mars 1939, à Perpignan, Martin Vives présentent des œuvres de Clavé et de Fontseré sous le titre « scènes vécues de la Retirada » dans une pâtisserie – salon de thé « Vivant ». Antoni Clavé remercia Vivès en lui offrant son portrait. Suivirent des expositions de Gustau, Cochet, en mars ; de Pedro Flores en avril ; de Ferran Callicó; de Josep Puig-Pujades en juin.
Le 14 juin 1939, Albert Bausil, Martin Vivès et le comité d’entraide aux artistes républicains espagnols organisèrent une grande exposition au salon de l’hôtel Tivoli. Avec des œuvres venues de tous les camps du Languedoc. Elle fut transférée à Paris le 26 juin à la Maison de la culture avec comme titre : L’art sous les barbelés. Cette exposition programmée à Londres, à l’automne, a été annulée à cause de la guerre.
À Montpellier, le 6 Juillet, avec la présence de nombreux artistes, intellectuels et politiques « occitans » et catalans, le Musée du Travail accueille trente œuvres d’artistes, surtout catalans, internés.

Ces évènements eurent deux conséquences positives : Le milieu de l’art français découvrit ce qui se faisait en matière de sculpture, peinture, dessin, photo en Espagne dans les années 1930. Inversement, les artistes espagnols purent prendre contact avec les us et coutumes de l’univers artistique français : responsables de musées, galeristes, critiques d’art ou artistes déjà établis, surtout grâce aux Espagnols qui étaient établis et reconnus à Paris : P. Picasso ; J. Gris ; J. Miro, Apel.les Fenosa, etc.
Ces artistes avaient à peine retissé des liens familiaux et reconnecté les réseaux artistiques militants qu’ils furent dispersés une seconde fois. Ils subirent de nouveau la semi-clandestinité, les dispersions au gré des enrôlements forcés, des internements, d’autres camps, des vies de semi-clochardisées, etc. ou contraints à travailler pour les allemands comme Fontséré, Rey Villa, M. Blas, ou dans la publicité comme Badia Vilato, … Pendant quatre années supplémentaires. Si, J. Bartoli réussit à échapper à la Gestapo, ce qui ne fut pas le cas de tous, comme J. Sau, M. Camps Vicents, H. Brugarolas, et d’autres encore. Pour ceux qui le pouvait, il fallait donc continuer à peindre, à sculpter, à créer pour résister au fascisme.

« Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi. » P. Picasso.

Travailler dans son atelier, oui. Mais, exposer -en tant que réfugié antifranquiste- fut quasiment impossible pendant l’occupation nazie.
Une exception notable : José Luis Rey Villa plus connu dans l’Espagne républicaine sous le pseudonyme de SIM. Si l’on en croit ses biographes, en 1941, il se marie avec une Française. Il abandonne son pseudo et expose au salon Tardor. Le critique d’art Patrice Buet signale cette exposition dans la « Revue moderne des arts et de la vie ». En 1943, il participe à une exposition collective consacrée aux « artistes espagnols de Paris », enfin, en 1944, au salon des sports (toujours à Paris) où il vendra une œuvre consacrée au rugby.

1939-1944, ce sont cinq années d’errances, de pauvreté, de précarité sociale et culturelle.
Pour les artistes s’ajoutait la débrouille extrême pour récupérer des supports, des matériaux, des outils, de la peinture, etc. afin d’exercer leur passion. Citons par exemple le cas de Joaquim Vicents Gironella qui se mit à travailler le liège -à partir de 1941- parce qu’il fut embauché à Toulouse dans une usine fabriquant… des bouchons en liège. Il avait donc un accès direct au matériau de base. Certains deviendront dessinateurs de presse comme Esbelt, Gallo (qui signe désormais Coq dans la presse parisienne), Arguello.

Avec l’euphorie liée à la Libération, les expositions reprirent partout où cela était possible. Les commandes officielles aussi, comme pour B. Lobo. À part quelques noms déjà connus comme : Rey Villa, Lobo, Fontséré, Badia Vilato, les éxilés auront du mal à se faire accepter -individuellement- par les galeries ou les musées. Selon Amanda Herold-Marme à Paris et en province : « Entre 1945 et 1947, la période d’activité la plus intense, au moins huit expositions collectives importantes ont lieu dans le but de lever des fonds et d’attirer l’attention sur la cause antifranquiste ».

Dès 1945, une rétrospective d’affiches espagnoles éditées en 1936 / 1939 est présentée salle Lancry à Paris.

Une différence notable avec la période 1939-1940, la réapparition officielle des organisations syndicales et politiques espagnoles : UGT / CNT ; PSOE, PCE, POUM, FAI, organisations de soutien à la lutte intérieure.

Ces organisations officialisées éditèrent de nombreux supports de propagande contre le régime franquiste : journaux (jusqu’à treize à Toulouse) ; brochures ; livres ; cartes postales ; timbres ; calendrier ; affiches ; etc. Ce qui permit à tous ces artistes de s’exprimer de nouveau dans les réseaux espagnols. Ce sont aussi ces organisations qui vont prendre les initiatives collectives en faveur de l’Espagne anti-franquistes.
Dès lors, Toulouse et Paris deviennent les deux capitales politique et artistiques de l’exil.
Entre la Libération et le début des années 1950, une part importante des meilleurs, graphistes, peintres, affichistes qui ont contribué à l’explosion picturale entre 1936 et 1939 ne sont plus en France. Certains sont toujours en Espagne, au bagne, en prison ou en semi-liberté : M Monleon, les frères Ballester, Bausset, T. Vidal, Esbelt, H. Gomez, R. Calsina, Benages, R. Puyol. ; J. Ricars Obiols ; Manuel Viola (José Viola Gamón) pour ne citer que les plus connus. Ils reprennent le plus souvent leur travail d’avant 1936 : Publicistes, dessinateurs, ils rénovent ou décorent palais et églises.
D’autres ont rejoint l’Amérique latine : J. Bartoli a rejoint les cercles trotskistes à Mexico, C. Fontséré rejoindra le Mexique (1948), puis, les USA (1949) ; Badia Vitalo en Bolivie (1954) ; J. Renau d’abord au Mexique puis, en 1958, il deviendra peintre officiel en RDA ; J. Bofarull au Venezuela ; J. Bardasano, Schum ; Carmora,…
Une nouvelle génération de graphistes militants émerge : J. Call, Arguello, Lamolla, Joan Jorda, …
La première grande exposition collective, bénéficiant d’une forte notoriété, sera l’œuvre de Joaquín Peinado avec le soutien de la mouvance communiste : « L’art de l’Espagne républicaine. Les artistes espagnols de l’École de Paris ». Elle se tient en Tchécoslovaquie, du 30 janvier au le 23 février 1946, dans le cadre d’évènement plus large comprenant : des meetings, des interventions théâtrales à Prague (le bâtiment de l’Association Manes), puis à Brno et Bratislava. Elle réunit une vingtaine de plasticiens et peintres. Une partie de ces artistes étaient arrivés en France bien avant 1939 et d’autres comme A. Clavé, B. Lobo, B. Giner García, ont vécu la Retirada. Il y avait même un tableau de Julio Gonzales décédé en 1942. Cet évènement largement soutenu par le gouvernement Tchécoslovaque, fera l’objet d’une brève dans Unidad y Lucha et d’un article dans le premier numéro « français » de Mundo Obrero (16 février).
Au même moment, à Paris à la Galerie Visconti, Pablo Picasso assite au vernissage d’une exposition organisée par le PCE et Mundo Obrero d’un côté / le PCF et L’Humanité de l’autre, sous la présidence de Paul Éluard et Jean Cassou.
Paris accueille aussi une exposition de l’art moderne catalan fin 1945 en présence de dirigeants de la Generalitat, puis en novembre 1946, le « Premier Salon d’art catalan » à la galerie Reyman qui accueille des artistes catalans « espagnols & français » : Feliu Elias, Francesc Riba Rovira ou Antoni Clavé.

Les anarchistes ne furent pas en reste. À partir 1946, la CNT demande à sa section culture (notamment Puig Elias) d’organiser régulièrement des manifestations du même type à Toulouse et à Paris. La première aura lieu à partir du 22 février 1947 à la Chambre de Commerce de Toulouse. L’exposition au centre de l’événement propose des œuvres de 90 artistes espagnols majoritairement libertaires, mais aussi des militants communistes connus comme P. Picasso, A. Clavé ou J. Bofarull. Chacun des ces artistes peut présenter plusieurs œuvres et ainsi donner aux visiteurs un aperçu complet de leur style. Concerts, danses, conférences et veillées complètent le programme. L’affiche annonçant cette manifestation est l’œuvre d’Arguello qui dessine pour la presse libertaire et socialiste. Cette initiative eut un écho très important dans la presse régionale.
En Avril, la CNT parisienne et la galerie La Boétie trouvent un accord afin d’accueillir une partie des œuvres présentées à Toulouse. Le rédacteur en chef du journal Franc-tireur, Georges Altman prononça le discours lors du vernissage, une soirée animée aussi par la pianiste Mercedes Bevia. L’AFP, Franc-Tireur, l’Echo du Soir, la Radio diffusion Française et bien sûr Solidaridad Obrera en firent un compte-rendu. La CNT édita un catalogue avec la liste des œuvres présentées.
Deux nouveaux évènements du même type se déroulèrent en 1952 et 1958 à Toulouse : Chambre de commerce et au Palais des beaux-arts. Affiches de Camps de Vicens et J. Call. À noter aussi des évènements plus restreints à Bagnères de Bigorre, à la Colonie libertaire espagnole d’Aymare (Lot) et à Paris en 1955, au siège de la CNT (place Ste Marthe- Xè) en présence de Madeleine Lambéret qui fit plusieurs séjours en Espagne entre 1936- 1938. Elle en rapporta de nombreux dessins.
Pour l’UGT (et le PSOE), c’est le 4 mai 1957 que El socialista annonce le vernissage d’une « exposition art et exil espagnol » avenue du Maine à Paris, au siège de Force Ouvrière. En novembre 1958, un second salon présentera des artistes espagnols en exil, de nouveau au siège de FO, sous la présidence d’honneur d’A. Camus.
En Dehors de ces salons « politiques », beaucoup participèrent aux évènements collectifs dédiés aux artistes, catalans, basques ou occitans qui se sont tenus tant à Paris qu’en province.
À la fin des années 1950, la reconnaissance de l’Espagne franquiste par les démocraties et son entrée à l’UNESCO et à l’ONU a eu un impact important sur l’exil et donc sur les parcours de ces artistes.
On peut constater :
– L’effondrement de la production graphique politique espagnole en dehors des dessins dans la presse de l’exil et des calendriers SIA.
– L’arrêt des expositions collectives organisées par les principales organisations de l’exil.
– La reconnaissance individuelle de tous ces camarades dans les milieux de l’art et auprès des publics avertis en France et à l’étranger.

Le fait que des revues d’arts annoncèrent ces manifestations collectives eut un effet bénéfique pour la reconnaissance et le parcours individuel artistique de ces artistes arrivés en France en 1939. En effet, on peut remarquer à travers les biographies de ces plasticiens qu’une majorité d’artistes exilés en province ne purent accéder individuellement à des galeries qu’à partir de la fin des années 1950 : Vicents Gironella, J. Sau ; A. Alos ; Camps-Vicents ; H Brugarolas n’exposèrent pas avant 1959 dans la région toulousaine. Il a même fallu attendre de José Jornet et de Violeta Izquierdo pour qu’en 2002 une exposition soit organisée au centre culturel de Blagnac : « Artistes de l’exil en région toulousaine ».
Dans la région parisienne, la reconnaissance individuelle fût plus rapide du fait que les artistes les plus reconnus sur le marché de l’art (Picasso, Miro, Gris,) et les intellectuels français anti-franquistes (Breton, Cassou, Éluard, Camus) aidèrent rapidement ceux arrivés en 1939.
Badia Vilato s’est rapidement fait connaître grâce à ses affiches pour Air France, M. Chevalier ou pour la compagnie Renaud Barrault. Il a même représenté la ville de Paris à un salon dédié à l’affiche publicitaire.
M. García Vivancos put exposer grâce à l’aide de P. Picasso (en 1948) et A. Breton qui lui consacra une critique élogieuse dans le Libertaire en 1950.
Antoni Clavé suite à l’exposition de Prague (1946) a été contacté par une galerie à Londres (1947), puis à Rome (1951) ; Milan ; Paris (Drouant) ; New-York (1952).
A. Lamolla expose à Dreux et à Montmartre grâce au journal le Monde Libertaire (1956), etc.
La double nationalité d’une partie d’entre eux, facilita la possibilité d’exposer ou de voyager en Espagne. Dès les années 1960, J-L Rey Villa, Baltasar Lobo (pourtant connu comme militant des jeunesses libertaires puis communiste), J. Bofarull, A. Lamolla ou C. Fontséré profiteront de ces « ouvertures ».
Avec Mai 1968, tant en Espagne qu’en France une nouvelle génération de militant.e.s et d’artistes va investir le champs social et artistique. Certains sont arrivés très jeunes en France en 1939 et ont fait toutes leurs études en France. D’autres sont nés en France entre 1940 et l’immédiat après-guerre. Enfin, il faut aussi considérer ceux et celles qui ne purent s’exprimer librement dans l’Espagne franquiste et émigrèrent à la fin des années 1960. Deux exemples parmi d’autres :
R. Faurià Gort, né en 1934 à LLeida, arrive en France en 1939. Lui et sa famille subissent toutes les péripéties des exilés espagnols. Sa famille s’installe à Toulouse en 1950. Il y suit les cours de l’école des beaux-arts et rencontre d’autres artistes exilés. À partir de 1974, il participe à divers salons indépendants et occitans notamment avec H. Brugaloras.
Sylvie Badia, née en 1947 et fille de Badia Vilato. Elle s’intéresse d’abord aux arts dramatiques, puis en 1981, Sylvie Badia s’investit dans les arts plastiques après avoir suivi des études d’architecture. Elle participe à plusieurs ateliers éphémères et squats artistiques en région parisienne Champigny, Clichy, Paris,… Elle expose à La Coopérative-Musée Cérès Franco, dans l’Aude. En parallèle, elle rejoint le mouvement libertaire, elle participe ainsi aux rencontres internationales de St Imier (2012).
Peuvent-ils être considérés comme des artistes exilés ? Question complexe.

À la mort de Franco, en 1975, rien ne changea ou presque en Espagne. Dans la région toulousaine, la mort du dictateur relancera quelques initiatives : expositions collectives à Toulouse (1977, Artistes espagnols à Toulouse et hommage à Pablo Casals en 1978) ; un colloque : La Labor cultural de los libertarios espanoles exilado en Toulouse (1978).

Il faut attendre la fin des années 1980 pour qu’en Espagne : livres, fondations, musées, rétrospectives et autres conférences rendre hommage à ces camarades.

Manuel Viola (José Viola Gamón) ne reçut la première reconnaissance de sa ville natale qu’en 1980, alors qu’il était revenu en 1949 ; Josep Sau en 1983 ; J. Vicents Gironella en 1985, etc. C. Fontséré rentré en 1973 en Catalogne attend les années 1980 pour militer activement pour l’ouverture des archives conservées à Salamanque. Il faut attendre 1986 pour que la municipalité de Barcelone propose une exposition : Art Contra la Guerra et une rétrospective des affiches éditées entre 1936 et 1939.

Aujourd’hui encore, artistes survivants de cette époque (il n’y en a évidemment presque plus) ou contemporains continuent d’évoquer cette période historique à travers leur art. Ainsi en novembre 2019, l’association mémorielle « 24 août 1944 » organisa à l’Institut Cervantès de Paris une exposition intitulée « L’utopie en exil – Quand l’art devient histoire ». À cette occasion 33 artistes exposèrent 115 œuvres pour dire combien la Révolution espagnole et l’exil qui s’en est suivi ont marqué les esprits de toutes les générations de manière intemporelle et indélébile. À travers peintures, sculptures, dessins, planches de bandes dessinées, objets rendus vivants et libres par des mains de prisonniers, c’est la mémoire de cette expérience sociale révolutionnaire jamais égalée et de cet exode qui a ainsi été évoquée.

Actuellement, toujours à l’initiative de l’association « 24 août 1944 », c’est une exposition d’une centaine de photos inédites de Philippe Gaussot sur la Retirada et « l’accueil » des réfugiés espagnols dans des camps de concentration français en 1939 qui tourne en France et en Espagne. Aujourd’hui comme hier, ici et ailleurs, l’art est toujours au service de l’Histoire des peuples opprimés.

Wally Rosell et Ramón Pino

Références (dans le désordre)
1- Exposition : L’Art espagnol contemporain. Peintures et sculptures. 12 février 1936 – Mars 1936
2- SDP (Syndicat des dessinateurs professionnels) UGT Barcelone : http://affiches-combattants-liberte.org/fr/content/23-le-sdp
3- Les intellectuels espagnols face à la Guerre Civile (1936-1939) Paul Aubert.
4- Les-artistes sur le front la guerre des images entre les deux Espagne affiches peinture sculpture photographie (ENS Lyon)
5- https://www.memorial-argeles.eu/fr/1939/1939-1ere-periode-fevrier-mars-1939/des-centaines-d-artistes-dans-le-camp.html
6- Les camps de la honte A. Grynberg et S. Caucanas actes du colloque « les français et la guerre d’Espagne à perpignan »
7- esbelt : lapiz de la revolucion
8- https://www.paperblog.fr/5915721/que-faisaient-les-artistes-pendant-la-seconde-guerre-mondiale/
9- Lamolla : mon oncle
10- Jacint-Bofarull : memoria oblidada
11- Carles Fontserè: Memòries d’un cartellista català (1931-1939) – 1995
12- « SIM l’enigma d’un gran artista » / Mercè Balda Rey; 2016. « SIM Dibuxant de la revolucio » (Fondation Salvador Segui)
13- Helios Gomez : http://www.heliosgomez.org/ – H. Gomez la révolution graphique – l’affichiste à la cravate rouge.
14- Bartoli : Josep Bartoli la Retirada
15- Garcia Vivancos : http://www.estelnegre.org/documents/garciavivancos/vivancos.html
16- Baltasar Lobo : https://fundacionbaltasarlobo.com/ (Zamora)
17- Les artistes espagnols à Paris à partir de la guerre civile. Amanda Herold-Marme
18- L’art de l’exil républicain espagnol, Violeta Izquierdo – 2002
19- Antoni Clavé : https://www.antoni-clave.org/biographie
20- J. Obiols : https://ca.wikipedia.org/wiki/Josep_Obiols_i_Palau
21- M. Monleon Diseno y vanguardia (Fondacion Salvador Segui)
22- Gallo / Coq : https://www.tebeosfera.com/autores/garcia_gallo_luis.html
23- Les artistes plasticiens espagnols et l’exil en France. Dolores Fernández Martínez in Revue Exils et migrations ibériques N° 6 2014
24- Université du Mirail 25 avril 12 mai 1978
25- Sylvie Badia : https://www.troisiemerive.com/badia/
26- L’Utopie en exil – Quand l’Art devient histoire
27- Chemins de l’exil – photographies de Philippe Gaussot

Archives de la presse espagnole en exil consultées : CNT ; El Socialista ; Mundo Obrero ; Solidaridad Obrera ; Unidad y Lucha ;
Les affiches de la Guerre civile : les biographies des principaux graphistes Bartoli, Fontseré, Gomez, Monleón, Renau, Sim. 2000 carteles de la Guerra civil ; Arte y Propaganda en Valencia ; El color de la Guerra ; Les affiches des combattants de la Liberté. Pinturas de guerra: dibujantes antifascistas en la guerra civil española
Sur l’Exil : Geneviève Dreyfus-Armand : L’Exil des républicains espagnols en France. Espagne passion française Geneviève Dreyfus-Armand et Odette Martinez ; Odyssée pour la Liberté de M-C. Rafaneau Boj ; Par-delà l’exil et la mort de L Stein, etc.

20 octobre Projection : L’or de Moscou

L’OR DE MOSCOU a généré déjà beaucoup de récits, et de supputations.
Ce documentaire éclaire certains aspects, confirme des pratiques, et interroge.

Le 25 octobre 1936, 510 tonnes d’or de la Banque d’Espagne ont été expédiées à Odessa, puis à Moscou. Les fonds obtenus ont servi à l’achat d’armement commandés pendant la guerre sur ordre du gouvernement de la Seconde République, présidé par Francisco Largo Caballero, et à l’initiative de son ministre des Finances, Juan Negrín. À la fin de la guerre civile espagnole, le trésor de la Banque d’Espagne avait été liquidé.
En 1994, Maria Dolors Genovés, directrice des programmes spéciaux de TV3, et Ramon Millà ont réalisé pour cette chaîne de télévision, un précieux documentaire intitulé L’Or de Moscou, un travail d’investigation qui, pour la première fois, a donné accès à la documentation la plus cachée des archives des services secrets de l’URSS.

La projection sera suivie d’un débat en présence de Ramon Millà.
Nous rendons également hommage à Maria Dolors Genovés, ce 5 juillet 2022 à l’âge de 67ans.

Nous vous attendons nombreux
Le jeudi 20 octobre 2022 à 19h
Paris’Anim ; Centre Place des Fêtes
2/4 rue des Lilas
75019 Paris
Entrée gratuite

Ce 24 Août 2022

Des noms étrangers sont venus résonner dans l’écho des murs de la ville. Des étrangers qui furent des combattants du fascisme, du nazisme et du franquisme…

Comme pour contredire dans les faits, l’a priori que ceux venus d’ailleurs sont des dangers pour les habitants, ils furent des combattants de la liberté redonnant à ceux qui hésitaient le courage de défendre leur dignité.

Nous étions nombreux ce 24 août à leur rendre hommage, d’où qu’ils viennent.
Les officiels (Madame La Maire de Paris, Monsieur le ministre de la mémoire démocratique espagnole, monsieur l’Ambassadeur… ) n’ont pas manqué ce rendez-vous annuel avec les descendants de l’exil républicain espagnol, dont le drapeau flottait au vent.

Nous étions nombreux à parcourir aussi ces photos de 1939 et celles de 2019, pour bien mesurer leur parcours, leur idéal et la manière dont toute leur existence, ils ont su conserver l’espoir et le transmettre, pour une société plus juste et partageuse.

Près de 2000 personnes sont passées par la Halle des Blancs Manteaux et se sont émues en regardant ces photos et en lisant les témoignages immortalisés par Philippe Gaussot et par Pierre Gonnord.
Nous avons rencontré des gens de diverses nationalités, intéressés par cet exil si particulier et tellement politique……

Nous espérons que ces deux expositions continueront longtemps leur chemin de la connaissance et leur message d’accueil…