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Mois : mars 2022

Albert Camus et l’Espagne

L’association 24 août 1944 vous invite à l’occasion de l’anniversaire de la 2e république espagnole à
une conférence-débat :
Albert Camus et l’Espagne

En avril 1951, salle Saulnier à Paris, Albert Camus commémore l’anniversaire de la République espagnole. Il rend hommage aux Espagnols tombés au champ d’honneur de la dignité ; à ceux qui se sont battus pour leur idéal de liberté de 1936 à 1945.

« Qui osera me dire que je suis libre quand les plus fiers de mes amis sont encore dans les prisons d’Espagne ? »

Arrivé en France métropolitaine en mars 1940, au déclenchement de la guerre, Il rejoint très vite le comité fondateur du journal clandestin Combat pour résister au nazisme, à la libération il en devient le rédacteur en chef, jusqu’en 1947.

Prix Nobel de littérature en 1957, il prononce un discours d’investiture qui ne laisse aucune ambiguïté sur les choix de son engagement auprès des plus opprimés.
Il rejette tous les régimes dictatoriaux, les terrorismes, qu’ils soient de droite ou de gauche. Il combat l’emprisonnement, la torture, la peine de mort, la persécution, d’où qu’elle vienne. Pour lui la Liberté est indivisible et non négociable.

Maria Casares. fille de Santiago Casares Quiroga, président du conseil des ministres de la république du « Frente Popular » du 13 mai au 19 juillet 1936, il s’exile avec sa famille après le coup d’état militaire. Maria embrasse une brillante carrière théâtrale et cinématographique sans jamais oublier ses origines tant géographiques que politiques. Bientôt, aux côtés d’Albert Ca-mus, elle ravive d’une force intellectuelle et artistique l’Espagne en exil qui lutte toujours contre le franquisme. Mais d’où vient-elle ? Quelles sont les raisons de ses engagements. Au travers de la présentation de Maria Lopo nous entrerons dans la première partie de sa vie méconnue en France, mais qui explique bien de choses.

Une conférence-débat animée par l’association 24 août 1944, avec :
María Lopo (depuis A Coruña ) : María Casares ,une actrice engagée, dévouée à la cause de son peuple
Aimé Marcellan : Albert Camus et l’Espagne.

À l’auditorium de l’Hôtel de ville
5 rue de Lobau
75004Paris
De 18h00 à 20h30 (arrivée à 17h30) entrée gratuite dans la limite des places disponible.
Inscription préalable nécessaire au :
06 51 72 86 18 ou 06 86 84 16 84
Ou : info@24-aout-1944.org

Débat autour de Los labios apretados

Pour la première fois, un film d’un descendant direct de ces mineurs nous parle de la Révolution d’octobre 1934 dans les Asturies.

C’est en étant invité à Buenos-Aires (Argentine) afin de régler la succession de son grand oncle qu’il ne connaissait pas, que Monty, ravi de ce voyage imprévu se retrouve face à l’Histoire de son pays, de sa contrée et de sa famille.
Tout à la fois, le passé l’invite au bal des découvertes et lui annonce qu’il amorce un tournant de sa vie, car désormais ce passé familial va l’habiter.
Monty entame sa quête et va réhabiliter les mineurs révolutionnaires des Asturies aux yeux des générations nouvelles d’Espagnols mais aussi pour porter leur engagement dans le monde entier…

il existe peu d’ouvrages qui traitent de cette révolution sociale nous en connaissons deux incontournables:
La revue du CTDEE (Centre Toulousain de Documentation sur l’Exil Espagnol) qui a fait son dossier principal de cet épisode de l’histoire sociale espagnole dans son numéro 2.

et le livre enfin traduc d’Ignacio Díaz: Asturies 1934: Une révolution sans chef aux éditions Smolny

Nous vous invitons à regarder la vidéo du débat et aussi à vous procurer l’un et l’autre de ces ouvrages.

Exilés, résistants de la retirada à aujourd’hui ; inauguration à Liège

Vendredi 4 mars a eu lieu l’inauguration de la grande exposition : Exilés ; résistants de la retirada à aujourd’hui.

Quelques liens de médias quint marqué l’événement :
Radio
48FM : le 8/03 – émission Studiobus
https://fb.watch/bEtJepxs40/ (4’37)
https://www.facebook.com/territoires.memoire/videos/486458896461944 )

Après une semaine de montage et d’ajustement, les deux expositions s’offraient généreusement au public ce vendredi. Elles ont un certain cachet dans ce lieu magique et lumineux qu’est La Cité Miroir [1].Tout d’abord, nous voulons remercier, ici, toute l’équipe (Julie, Philippe, Cédric et tous les techniciens … et bien sûr le conseil d’administration) pour nous avoir si chaleureusement accueillis et si efficacement aidés pour toute l’organisation et la mise en place de ce projet. Ce vendredi à 20h, tout était prêt, testé, et nous pouvions offrir au public ces photos de l’exil et celles du devenir des exilés à travers le fabuleux travail de Philippe Gaussot et de Pierre Gonnord, photographes talentueux qui sans jamais se rencontrer ont oeuvré pour la mémoire d’un peuple épris de liberté. Le monde se pressait pour admirer ce travail et suivre pas à pas, l’exode de ces gens et leur devenir. Ce fut un moment d’intense émotion et de fraternité partagée.

Mais que nous comptent ces photos :

CHEMINS DE L’EXIL Les photos de Philippe Gaussot.

L’avènement de la République (1931) et la révolution libertaire (1936) qui l’accompagne conduit la réaction espagnole (militaires, grands propriétaires terriens, haute bourgeoisie et clergé) à organiser un coup d’État en vue d’éliminer physiquement, par une terreur systématique, les tenants de la République et de la révolution sociale.
Aussi en janvier 1939, quand la Catalogne est menacée à son tour, les réfugiés des autres régions installés à Barcelone ainsi que les Catalans les plus exposés aux représailles prennent le chemin de l’exil, le chemin de la France, terre « d’accueil ».

Philippe Gaussot, l’humanitaire, dirait-on aujourd’hui, s’est engagé au Comité National Catholique pour secourir d’abord les enfants menacés par la guerre puis les réfugiés dans leur totalité. Il fréquente aussi les socialistes. Il est avec les enfants basques en 1937 pour les aider. Il est en Février 1939 dans les Pyrénées et tout de suite après dans les camps.
Les photos de Philippe Gaussot nous donnent à voir en même temps qu’une grande proximité avec les réfugiés, l’impréparation des autorités françaises et la dureté de la promiscuité de cette foule sans abri, sans sanitaire sans rien que les couvertures qu’ils ont apportées.
Mais nous pouvons aussi apprécier la dignité de ces réfugiés qui avancent la tête haute, et leur complicité avec le photographe…

LE SANG N’EST PAS EAU Les photos de Pierre Gonnord

L’Espagne restera sous la terreur franquiste pendant 36 ans avec l’assentiment de la communauté internationale. Le peuple espagnol endurera la dictature 36 ans. Pour les réfugiés, ce sera 36 années d’Exil. Les jeunes qui passèrent la frontière à 20 ans ne purent la franchirent dans l’autre sens qu’à l’approche de leurs 60 ans. Mais ce fut un peuple, toutes générations confondues qui passa cette frontière. Beaucoup d’entre eux s’engagèrent dans la résistance en France, dans les Forces Françaises Libres poursuivant le combat antifasciste commencé pour eux le 19 juillet 1936. Après 1945, les personnes les plus âgées moururent sans revoir leur pays ni leurs familles. Ceux qui avaient 20 ans fondèrent des familles mais aussi reconstituèrent leurs organisations pour poursuivre le combat et la solidarité avec leurs camarades d’Espagne, « de l’intérieur » disaient-ils. De la multitude photographiée par Philippe Gaussot, Pierre Gonnord s’intéresse à chacun et chacune qui était encore en vie en 2019 donnant une chair consistante à l’anonymat de la foule. Il interroge aussi leurs enfants, aujourd’hui déjà bien âgés, qui charrient et transmettent l’histoire de leurs parents et de la génération qui les a accompagnés, tel un halo qui éclaire leur propre chemin.

Les portraits de Pierre Gonnord veillent avec affection sur ces exilés qui tentent d’échapper aux griffes du franquisme et reconstruire leur vie sur une autre terre. Chacun des regards qui courent autour du grand bassin semble leur dire : « Vous avez réussi. Vous n’avez pas été vaincus, l’histoire vous honore et rappelle votre engagement ! »

Cette exposition dure jusqu’au 22 mai 2022 et nous organisons deux séries d’animation autour de ces photos. Vous y êtes les bienvenus. (voir programme)

 

 

Notes
[1] ancienne piscine art-déco, transformée en lieu d’exposition et de résistance antifasciste

Documents joints