Skip to main content

012  FRANCO, UN ALLIE POUR LA GUERRE FROIDE

Article du | 24 aout 1944 | ,
Les accords de Yalta, qui positionnent les trois grandes puissances et partagent l’Europe, la guerre froide et la pression exercée par les États-Unis amènent les Nations unies à reconnaître l’Espagne franquiste et à l’accueillir à l’ONU.
Affiche Comité Louis Lecoin (France)

1950

1949-1950. Accroissement de l’activité des groupes armés en Catalogne. Parmi ceux-ci, ceux de José Luis Facerías et de « Quico » Sabaté, qui se spécialisent dans la guérilla urbaine, deviennent mythiques. De leur côté, « Caraquemada » et Massana développent une guérilla rurale. D’autres groupes font leur apparition, comme « Los Maños ». On chiffre à environ 300 les activistes venus de France, de 1946 à 1949, pour participer à ces groupes. Mais les revers sont nombreux et les pertes très lourdes.

9 janvier 1950. Wenceslao Jimenez Orive, chef du groupe Los Maños, grièvement blessé à Barcelone, avale une capsule de cyanure pour ne pas tomber vivant dans les mains de la police franquiste.

2 mars 1950. Les États-Unis désignent un nouvel ambassadeur à Madrid.

27 avril 1950. Ouverture par Gilbert Trigano (résistant communiste français) et Gérard Blitz (Diamantaire belge) du premier Club Méditerranée à Palma de Majorque, aux Baléares.

9 mai 1950. L’entreprise automobile SEAT, fondée par la firme italienne Fiat à la demande du gouvernement franquiste, s’installe à Barcelone.

7 septembre 1950. Déclenchement en France de l’opération Boléro-Paprika : importante vague d’arrestations et d’expulsions dans les milieux de gauche et surtout communistes étrangers. La priorité, pour cause de guerre froide, est à l’anticommunisme. Cette opération se poursuivra, par phases successives, jusqu’au 2 juillet 1951.

4 novembre 1950. L’ONU annule ses décisions antérieures relatives à l’Espagne.

10 novembre 1950. L’Espagne est admise dans l’Organisation mondiale de l’agriculture.

1951

Grève des ouvriers français et espagnols du chantier du Pont de la Reine, à Luz-Saint-Sauveur (Hautes-Pyrénées).

La CNT en exil (« apolitique ») renonce à la lutte armée. Dès lors, les groupes d’action qui souhaitent la poursuivre restent sans soutien logistique et financier. C’est le cas des groupes de Massana, « Quico » Sabaté, José Luis Facerías et « Caraquemada ».

Février 1951. À la suite de l’attaque, à Lyon, d’un fourgon postal par un groupe d’Espagnols, « Quico » Sabaté et plusieurs responsables de la CNT en exil (« apolitique ») – José Peirats, Pedro Mateu et José Pas-cual – sont arrêtés et malmenés.

1er au 5 mars 1951. Grève à la compagnie de tramways de Barcelone. Déclenchée en    protestation à l’augmentation du prix du ticket, la grève s’étend et se radicalise. Elle s’étend à Badalona, Terrassa, Sabadell et Manresa et mobilise plus de 100 000 travailleurs qui pratiquent le boycottage des transports urbains. Des affrontements se produisent.

23 au 23 avril 1951. Mouvements de grève au Pays Basque.

Mai 1951. Grève blanche (boycott des transports et des spectacles) à Madrid et dans d’autres grandes villes espagnoles.

19 juillet 1951. L’amiral Carrero Blanco est nommé par Franco ministre et sous-secrétaire à la présidence.

1952

6 février 1952. Un conseil de guerre se réunit à Barcelone. Neuf condamnations à mort sont prononcées.

22 février 1952. « Onze camarades condamnés à mort en Espagne : sauvez-les ! »

Meeting salle Wagram, à Paris, organisé par la CNT espagnole en exil et soutenu par les intellectuels français pour la libération des prisonniers arrêtés par la police franquiste suite aux grèves de mars 1951. André Breton, le père du surréalisme, prononce un réquisitoire célèbre contre la dictature et fait l’éloge de ces combattants de la liberté. En 1953, Léo Ferré écrit la chanson Le flamenco de Paris, en hommage à ces Espagnols exécutés.

14 mars 1952. Les cinq anarchistes condamnés à mort, Gines Urrea Pina, Jorge Pons Argeles, José Perez Pedrero, Pedro Adrover Font, Santiago Mir Gruana sont exécutés à 6 h 15 du matin, dans la « prison officine policière chargée de rechercher des renseignements politiques et sociaux sur les suspects. »

28 février 1953. La police franquiste arrête 50 militants du PSOE, dont un (Tomás Centeno Sierra) meurt dans les cachots de la Direction générale de la sécurité à Madrid, portant des marques de torture.

27 août 1953. Concordat entre l’Espagne et le Vatican. La religion catholique est reconnue religion d’État.

26 septembre 1953. Signature du Pacte hispano-américain, appelé pacte de Madrid. L’Espagne franquiste se trouve légitimée par les États-Unis.

29 octobre 1953. Congrès de la Phalange à Madrid.

3 au 5 décembre 1953. Grèves à Bilbao.

1954

Décembre 1954. Nouvelle entrevue, officielle cette fois, entre Franco et Juan de Bourbon, père de Juan Carlos, à Cáceres, en Extrémadure. Les deux hommes conviennent que Juan Carlos entrera en juillet 1955 comme cadet à l’académie militaire de Saragosse. Promu lieutenant d’infanterie en juin 1957, Juan Carlos sera reçu au palais du Prado par le Caudillo.

1955

14 décembre 1955. L’Espagne, l’Italie et le Portugal entrent à l’ONU avec l’approbation de tous les pays excepté le Mexique.

1956

8 au 11 février 1956. À Madrid, les étudiants manifestent dans la rue. En représailles, le recteur, le ministre de l’Éducation et celui de la Justice sont destitués. Beaucoup d’étudiants et d’intellectuels sont arrêtés et incarcérés.

7 avril 1956. L’Espagne reconnaît l’indépendance du Maroc.

9 au 16 avril 1956. Grèves en Catalogne et au Pays Basque.

15 novembre 1956. Mort, à Paris, de Juan Negrín López, ancien président du gouvernement de la Seconde République de 1937-1939.

1957

Janvier-février 1957. Grève des tramways et tentative de grève générale à Barcelone.

Février 1957. Grèves des étudiants à Madrid et à Barcelone.

7 au 23 mars 1957. Grève des mineurs aux Asturies.

22 mars 1957. Loi répressive contre les mouvements de grève.

30 août 1957. José Luis Facerías est abattu par la Brigade politico-sociale, à Barcelone.

1958

Mars 1958. Les mineurs asturiens déclarent la grève générale. Les mouvements de mécontentement se radicalisent et touchent le Pays Basque et le Levant (Valence).

21 mars 1958. Grèves dans les universités de Madrid, Barcelone, Séville et Saragosse.

28 mars 1958. L’Espagne est admise à l’OECE (Organisation européenne de coopération économique).

24 avril 1958. Adoption de la loi dite de « responsabilité collective ».

17 mai 1958. Adoption des principes fondateurs du « Mouvement national », héritier du programme de la Phalange.

4 juillet 1958. Entrée de l’Espagne au FMI (Fonds monétaire international) et à la Banque mondiale.

7 novembre 1958. Arrestation d’Antonio Amat, dirigeant du PSOE. Son procès a lieu en présence d’observateurs internationaux et devient un réquisitoire contre la dictature.

1959

1er avril 1959. Franco inaugure le monument du Valle de los Caídos, près du palais de l’Escorial. Ce monument commémoratif a été construit par les prisonniers de la guerre civile. Nombre d’entre eux sont morts lors de ces travaux forcés. Sous l’immense croix de 150 m de haut, la basilique est creusée à même la montagne. Où Franco sera enterré aux côtés de José-Antonio Primo de Rivera.

30 juillet 1959. Promulgation de la loi sur l’Ordre public, qui renforce le pouvoir de la police.

31 juillet 1959. Création de l’ETA (organisation armée basque) par les dissidents de Ekin-Taldea (groupe d’action formé en 1952 par des étudiants basques de l’université jésuite de Deusto, en Biscaye, qui s’unirent à leur tour, en 1953, avec une organisation de Guipúzcoa, sur les mêmes bases politiques).

21 décembre 1959. Le président des États-Unis, Dwight Eisenhower, est reçu par Franco à Madrid.

Décembre 1959. VIe congrès du PCE, à Moscou, confirme la politique de réconciliation nationale et élit à la présidence Dolores Ibarruri et Santiago Carrillo au secrétariat général.

Partager cet article :
Haut de page