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Le 26 janvier, la frontière est fermée

Article du | 24 aout 1944 |
Le 26 janvier, alors que Barcelone tombe, une réunion interministérielle décide de maintenir la frontière fermée par des barrages infranchissables. Deux jours après, face à l’afflux de réfugiés à tous les postes frontières, la frontière est ouverte aux civils et aux blessés. Ce n’est que le 5 ou 6 février, suivant les postes frontières, alors que toutes les capitales catalanes sont tombées aux mains des nationalistes, que l’autorisation d’entrer est enfin donnée aux militaires. Ils devront se présenter en ordre et sans arme. Les routes vers la France sont de plus en plus encombrées de tout un matériel hétéroclite, d’objets emportés à la hâte, d’animaux, de voitures, de charrettes, d’armes que les fugitifs tentent de mettre à l’abri en France pour éviter que les nationalistes ne s’en emparent. La peur d’être rejoints par l’armée nationaliste provoque de plus en plus de panique dans cette foule qui arrivée à la frontière attend d’être admise dans le pays d’accueil. Ce long flot va se déverser jusqu’au 12 février, date à laquelle les nationalistes atteignent la frontière. Ils seront quelques 250 000 militaires, 10 000 blessés et 230 000 civils dont 60 000 hommes. Le passage de cette frontière tant espérée, devient le signe tangible de la défaite. Car c’est un peuple vaincu qui est accueilli. Traité comme des ennemis, ils vont être désarmés, fouillés, séparés. L’attitude générale n’est pour eux que mépris et provocation. (lire l’article : Les Blocages sociaux de l’intégration) La seule présence de la troupe coloniale chargée du maintien de l’ordre, qui leur rappelle les troupes maures de Franco, utilisées dans les actions punitives et de répression, est déjà très mal vécue. Les humiliations sont courantes. Leurs effets ou biens personnels sont inspectés parfois confisqués, vidés à même le sol. Face à cette brutalité, les scènes conflictuelles ne sont pas rares. Ceux qui résistent, sont refoulés. Par cette attitude le gouvernement veut inciter le plus grand nombre à retourner en Espagne. D’ailleurs, la question leur est posée. Ceux qui acceptent de repartir ou de s’engager dans la légion, sont immédiatement séparés des autres et reçoivent les premiers soins. Pour les autres commence, une nouvelle attente. Gardés par des Sénégalais en arme, ils vont rester parqués aux abords de la frontière, sans soin, sans abri, exposés aux intempéries. Pour certains d’entre eux, la première nuit en terre d’asile sera leur linceul. Pour les autres, après un séjour variable, les civils et les blessés sont évacués vers des centres d’hébergements ou des hôpitaux dispersés dans presque tous les départements sauf la Seine ; les miliciens dirigés, sous escorte et à pied vers les camps de concentration installés en toute hâte, au nord des Pyrénées et le long de la côte du Languedoc-Roussillon.

Le 26 janvier, alors que Barcelone tombe, une réunion interministérielle décide de maintenir la frontière fermée par des barrages infranchissables.

Deux jours après, face à l’afflux de réfugiés à tous les postes frontières, la frontière est ouverte aux civils et aux blessés. Ce n’est que le 5 ou 6 février, suivant les postes frontières, alors que toutes les capitales catalanes sont tombées aux mains des nationalistes, que l’autorisation d’entrer est enfin donnée aux militaires. Ils devront se présenter en ordre et sans arme.

Les routes vers la France sont de plus en plus encombrées de tout un matériel hétéroclite, d’objets emportés à la hâte, d’animaux, de voitures, de charrettes, d’armes que les fugitifs tentent de mettre à l’abri en France pour éviter que les nationalistes ne s’en emparent. La peur d’être rejoints par l’armée nationaliste provoque de plus en plus de panique dans cette foule qui arrivée à la frontière attend d’être admise dans le pays d’accueil.

Ce long flot va se déverser jusqu’au 12 février, date à laquelle les nationalistes atteignent la frontière. Ils seront quelques 250 000 militaires, 10 000 blessés et 230 000 civils dont 60 000 hommes.

Le passage de cette frontière tant espérée, devient le signe tangible de la défaite. Car c’est un peuple vaincu qui est accueilli. Traité comme des ennemis, ils vont être désarmés, fouillés, séparés. L’attitude générale n’est pour eux que mépris et provocation. (lire l’article : Les Blocages sociaux de l’intégration)
La seule présence de la troupe coloniale chargée du maintien de l’ordre, qui leur rappelle les troupes maures de Franco, utilisées dans les actions punitives et de répression, est déjà très mal vécue. Les humiliations sont courantes. Leurs effets ou biens personnels sont inspectés parfois confisqués, vidés à même le sol. Face à cette brutalité, les scènes conflictuelles ne sont pas rares. Ceux qui résistent, sont refoulés.
Par cette attitude le gouvernement veut inciter le plus grand nombre à retourner en Espagne. D’ailleurs, la question leur est posée. Ceux qui acceptent de repartir ou de s’engager dans la légion, sont immédiatement séparés des autres et reçoivent les premiers soins.

Pour les autres commence, une nouvelle attente. Gardés par des Sénégalais en arme, ils vont rester parqués aux abords de la frontière, sans soin, sans abri, exposés aux intempéries. Pour certains d’entre eux, la première nuit en terre d’asile sera leur linceul. Pour les autres, après un séjour variable, les civils et les blessés sont évacués vers des centres d’hébergements ou des hôpitaux dispersés dans presque tous les départements sauf la Seine ; les miliciens dirigés, sous escorte et à pied vers les camps de concentration installés en toute hâte, au nord des Pyrénées et le long de la côte du Languedoc-Roussillon.

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