
Le 28 avril, La ville de Choisy-Le-Roi qui, cette année, a décidé d’honorer les antifascistes espagnols qui ont vécu, lutté et participé au développement de la ville, a rendu les honneurs à ceux qui ont été déportés dans les camps nazis.
.Une matinée grise, un temps d’automne pour célébrer ces tristes événements.
Une forte délégation de la Mairie, des associations de déportés et d’anciens combattants, des enfants et petits enfants de déportés et de révolutionnaires espagnols se sont réunis pour cet hommage.
Après le solennel dépôt de gerbes, les prises de paroles se sont succédées. Elles ont permis de rappeler que les Espagnols furent les premiers déportés de France, que leur statut d’apatrides fut l’oeuvre de Pétain auprès d’Hitler, confortée plus tard par Franco. Mais surtout que ces déporté(e)s là n’étaient pas des victimes arrêtées au hasard des rafles. Ils étaient bel et bien les ennemi(e)s irréductibles du nazisme et de tous les fascismes.
Preuve de leur détermination : ils ont, dès leur arrivée au camp de Mauthausen, constitué un groupe de résistance, pensé à collecter sous toutes ses formes des preuves de l’existence des camps de concentration et du traitement que les déportés y subissaient.
Ce sont eux qui sont à l’origine de l’organisation internationale clandestine de résistance, eux encore qui ont accompli tous les actes possibles qui leur permettaient de garder leur humanité, qui ont dérobé et sorti les photos comme preuves du nazisme, confectionné une banderole……
Les jeunes Espagnols se sont distingués par leur courage et leurs espiègleries dans ce fameux Kommando Poschacher (Los Poschacas) au point de forcer l’admiration des anciens. Leur unité leur a permis de survivre tous ensemble et d’amener une note de gaité et de fraicheur dans cet antre de mort.
Pour survivre et rester dignes, ils ont écrit des poèmes, des chants qu’ils ont mis en musique et chanté ; ils ont organisé des matches de foot, de boxe… pour détourner l’attention des SS tandis que "la résistance" se chargeait de collecter tout ce qui pouvait servir d’armes de défense et preuves contre leurs bourreaux……
L’intervention de Laurent Ziegelmeyer (Conseiller municipal délégué,Relations internationales, jumelages, culture de paix, mémoire et anciens combattants
Ville de Choisy-le-Roi) a été très appréciée, car il a su expliquer le nazisme comme une expression extrême de la barbarie capitaliste. Un système qui a "engraissé", grâce à une main-d’oeuvre bon-marché, corvéable à souhait et jetable, les plus grosses firmes capitalistes allemandes de l’époque. Loin d’être une folie des hommes, il doit être considéré comme "une véritable entreprise commerciale, une véritable entreprise capitaliste.[Pour le seul camp de Mauthausen], Les 45 grandes sociétés qui y étaient établies en firent l’un des camps nazis les plus rentables. On estime que pour l’année 1944, il dégagea un bénéfice de 11 millions de Reichsmarks, soit environ 140 millions d’euros !".
Bénédicte LEMOINE, (jeune secrétaire du Comité local des amis de la fondation pour la mémoire de la Déportation), nous a transmis le message adressé par la FNDIRP et les associations de déportés, pour un hommage à tous les déporté(e)s et à leur courage. Ce fut aussi un message de résistance aux temps actuels où l’hideuse bête fasciste montre à nouveau ses crocs.